Détestés par plusieurs, mais adulés par beaucoup d’autres, on ne peut pas nier qu’Hammerfall est un très grand groupe du metal contemporain. Ils ont dans leur valise plusieurs grosses tournées mondiales, des millions d’albums vendus et également une quantité incroyable d’apparitions publiques pour, par exemple, interpréter l’hymne national. De plus, ils sont montés avec leur dernier album « Threshold » au sommet des palmarès en Suède, ce qui ne s’était pas produit depuis 2000. Signe que la capacité du groupe à nous composer des pièces qui plaisent est loin de s’essouffler. En effet, le 6e album des Suédois est un vrai chef-d’œuvre et un pur plaisir pour nos oreilles en manque d’hymnes métalliques. De plus, selon moi « Threshold » est le meilleur disque de toute leur discographie, bien que l’effet de surprise des premiers albums n’est plus.
La musique d’Hammerfall est aisée à décrire : du heavy metal sans compromis pur à 100% et directement inspiré des géants du passé comme Manowar et Judas Priest. Les pièces qu’ils nous ont composées sont tellement efficaces et « made of steel » que tous les membres du groupe ont certainement dû tombé dans une cuve d’acier fondue lorsqu’ils étaient jeunes. Cette efficacité se ressent plus spécialement lors des refrains qui sont énormément entraînants. Ils sont plutôt simples et se résument généralement qu’à une seule phrase. Toutefois, c’est facile à apprendre et les fans les reprendont poing levé vers le ciel en spectacle. Très peu d’écoutes sont donc nécessaires pour les apprendre par cœur.
Il n’y a aucun titre faible sur l’album, mais quelques pièces se démarquent. En premier lieu, « Fire burns forever » avec sa rythmique solide comme l’acier et son refrain des plus mémorables. Malheureusement, la pièce a été ridiculisée par un video clip montrant des athlètes olympiques dans toute leur gloire. Également, grâce à son atmosphère lourde et ses chœurs graves, « Dark wings, dark words » est sans aucun doute une des grandes ballades du groupe. Soulignons aussi la puissance des riffs dans « Genocide ». Jamais leur son n’a été aussi agressif. Sans oublier l’excellent solo du single « Natural High » et « Howling with the Pac », la pièce la plus entraînante de l’album. Le riff et le solo sont si simples. Toutefois, Hammerfall montre qu’il est inutile de faire des démonstrations techniques pour créer des riffs et des solos accrocheurs. Malgré tout cela, la pièce maîtresse de l’album est certainement « Carved in Stone ». Jamais j’aurais pensé que la formation suédoise puisse composer un hymne si épique. La recette n’est pas compliquée. Une intro grandiose sous fond d’orgue suivi d’un riff mid-tempo à faire « headbanger » les plus récalcitrants. Ce n’est pas tout, le refrain est un des meilleurs de leur carrière.
Gros défaut par contre et c’est plutôt dangereux pour l’avenir. Hammerfall n’a guère évolué en six albums. Non seulement, c’est semblable à ce qui s’est fait vingt ans auparavant, en plus les mêmes mélodies sont souvent reprises album après album. Ceux qui les détestaient continueront donc à les détester. Toutefois, celui qui les empêchera de jouer la musique qui leur est chère n’est pas encore né. Par contre, ceux qui les aimaient les adoreront que plus encore puisqu’avec « Threshold » ils nous offrent un album rempli de refrains sublimes et de riffs titanesques. Il n’y a aucune raison de se plaindre. Avec de nombreux fans irréductibles derrière eux, Hammerfall persisteront à défendre la flamme éternelle du « true » metal. Grâce à « Threshold », cette quête n’en est rendue que plus facile.