Ciel que le black metal peut être étrange parfois. En 2005, la formation grècque Necromantia remet en vente leur plus récent album, "IV: Malice", qui était originalement paru en 2000. Avec une nouvelle édition, nous sommes en mesure de penser que nous allons avoir, au moins, une amélioration dans la production, évidemment ce n'est pas le cas. La troupe est composée de Magus Wampyr Daoloth (Vocal/Basse) (ex-Diabolos Rising, Raism, ex-Rotting Christ, Iron Youth, Thou Art Lord, Mortify), Makis aka Baron Blood (Basse à 8 cordes)(Terra Tenebrae, Soulskinner (Grc)) et de Lethe aka Akis Kapranos (Batterie). Il s'agit d'un vieux groupe, ayant été formé en 1989 et c'est leur troisième album seulement. Les deux premiers opus, "Crossing The Fiery Path" et "Scarlet Evil Witching Black", avait connu un bon succès, mais il faut croire qu'ils n'ont pas été capable de répéter l'exploit. Dans leur musique et leur attitude, ils sont un peu dans le milieu entre le "true" et le black mélodique/symphonique. Il ne faut pas oublier qu'ils sont dans les premiers groupes black metal à avoir utiliser une basse à 8 cordes.
Par quoi débuter, il serait futile de commencer par la qualité de la production, puisqu'elle est pratiquement inexistante. Par contre, c'est probablement le groupe, Necromantia, qui a demandé de donner un son qui n'est pas très clair à l'album. Donc, nous avons une sonorité pas très clair et des vocaux qui semblent assez éloignés. Une production typique de l'attitude black metal qu'il aurait pu demander, mais ils ont également mis sur ce disque une forte variante mélodique. Et de ce point de vue là, la sonorité mélodique est totalement cacophonique à plusieurs endroits, la basse est également agressante sur la pièce titre "Malice".
D'un autre côté, c'est assez dommage le résultat, puisque les musiciens ont beaucoup de talent, mais une fois le tout regroupé ensemble, nous avons surtout quelque chose de négatif qui n'est pas digne des deux premières sorties. Pourtant, l'album débute tout de même bien avec la pièce "The Blair Witch Cult", des petits "riffs" aux guitares accrocheurs, le vocal criard et la basse sont également efficaces. Comme c'est sur le cas sur cette dernière et sur plusieurs autres pièces, ils changent souvent de rythme et l'aspect mélodique est projetté un peu par hasard. Par exemple, Necromantia nous lance une double-caisse vraiment très rapide et des cris au vocal, mais pourquoi le tout arrête subitement pour nous donner des "riffs" de guitares d'une chanson classique digne de "Casse-Noisette"? Je fais référence ici au morceau "Murder, Magic And Tears". Il y a ces petits "riffs" joyeux avant de revenir à une sorte de solo quelconque à la guitare et une batterie rapide.
De plus, pourquoi arrêter toute l'intensité de "Those Who Never Sleep" en coupant soudainement la batterie pour demeurer seulement avec un duo calme et classique de clavier et de basse à une minute de la fin de la pièce? Il y a tant de mystère et si peu de réponses. Par contre, le disque possède tout de même plusieurs éléments vraiment accrocheurs, comme la pièce "Disciples Of Sophia (The Templars)" qui est sans doute la meilleure de l'album. Le disque se termine avec une reprise de Running Wild, "Mordor", qui est vraiment bien et que je vous laisse découvrir. Necromantia n'a peut-être pas été à la hauteur avec "IV: Malice", mais il pourrait satisfaire les amateurs de mélange "true" et mélodique/symphonique à la Dimmu Borgir, leur matériel un petit peu plus ancien. Je vous recommande d'écouter le morceau "Disciples Of Sophia (The Templars)", qui est l'une des rares pièces à avoir attirer mon attention sur cet opus.