Passage est le nouveau projet solo de Sébastien « Roby » Robitaille. Vous avez pu entendre sa voix avec son actuel groupe Moonlyght et avec le défunt hommage à Blind Guardian, Twilight Hall. Passage a débuté vers 2002, il cherchait à faire une musique plus lente et plus dépressif que Moonlyght, il a donc opté pour un style musical comme le doom. Cette orientation lui permettait de créer un produit très différent, dont nous ne sommes pas habitués d'entendre sur la scène locale québécoise. Sur ce disque, le premier de Passage, Roby fait le vocal, la guitare et la basse. Il est accompagné de Luc Gaulin à la batterie et au clavier. De plus, nous avons Vince Gaulin qui fait un solo de guitare sur la pièce "No Dawn Again" et Selene Bérubé qui ajoute son vocal sur "It's Gone Too Far". Dans l'ensemble, la musique de Passage possède la lenteur du doom, mais avec une touche mélodique très présente.
Il est intéressant de pouvoir constater l'étendue du talent vocal de Roby à travers les différents morceaux. Le défi était de taille, mais il a pu accomplir de très belles choses au cours du disque. La versatilité de sa puissance se fait entendre rapidement, très différente de ce qu'il nous offre dans Moonlyght et, jadis, Twilight Hall. L'album débute avec "Perfect World" qui présente de belle façon ce que nous allons retrouver tout au long de ce dernier. Des petits arrangements à la guitare qui sont suivis par une atmosphère lente et dépressive, mais sans pour autant devenir ennuyante. Avec une touche mélancolique très prononcée, "No Dawn Again" nous propose quelque chose plutôt surprenant, plusieurs influences au cours de celle-ci. Vers 4 minutes 10, nous sommes très surpris de voir une grande rapidité en plein milieu d'un morceau plutôt tranquille, qui me fait penser à une touche heavy mélodique. Le mélange est vraiment intéressant, une de mes pièces préférées du disque.
Par la suite, comme il a été mentionné plus tôt, nous pouvons entendre la magnifique voix de Selene Bérubé sur "It's Gone Too Far". Évidemment, Roby vient également ajouter sa touche vocale personnelle sur ce morceau. Passage continue leur aventure avec les pièces "The Burden" et "Only Pale Souvenirs". Le mot aventure est le bon, puisqu'il faut porter un regard tout particulier sur les mélodies et les structures qui ont été apportées par le groupe. L'ajout de guitare acoustique a pu donner une profondeur encore plus particulière au son doom. Plusieurs petits solos à la guitare et la belle présence à la batterie de Luc Gaulin sont en mesure de capter notre attention après chacune des pièces.
Il ne fait pas de doute, que la production a su rendre justice à cet album. Des arrangements musicaux qui sonnent très bien à nos oreilles. Le côté atmosphérique a semblé avoir une grande place dans la production du disque. Vous savez le genre de petites sonorités qui nous semble anodin, mais qui va chercher une plus grande attention de l'auditeur.
En général, Passage nous livre un album doom vraiment très intéressant, rien de révolutionnaire dans le style, mais avec une belle profondeur et des mélodies bien travaillées. Nous avons pu voir l'aisance avec laquelle il peut contrôler sa voix avec des passages parfois clairs, rauques, mais toujours aussi expressifs. Il ne faut pas avoir peur d'oser et Passage en est le parfait exemple dans un style qui n'est pas le plus connu, ou reconnu, au Québec. Un produit de belle qualité que je recommande aux amateurs de doom ou à ceux qui désirent découvrir le style, vous ne serez pas déçu.