Figure emblématique du thrash metal allemand depuis sa création en 1981, Sodom sort ce 27 novembre son seizième album, Genesis XIX.

Faisant partie du « Big Four allemand » aux côtés de Kreator, Tankard et Destruction, la formation originaire de la région de Dortmund, menée par Tom Angelripper (chant et basse, seul membre original restant) nous prouve encore une fois qu’elle n’est pas en manque d’inspiration! Un leader au chant et à la basse, comme dans Motörhead ou Slayer, pour ne citer qu’eux, est toujours une belle performance en termes de multitâche.

Quatre ans après leur dernier album Decision Day et un an après leur EP Out of the Frontline Trench, cet opus marque trois changements dans la composition du groupe.

En effet, suite au départ du batteur Markus Freiwald et du guitariste Bernd Kost en 2018, trois nouveaux membres se joignent à Tom Angelripper. Stefan Hüskens prend place à la batterie, et deux guitaristes remplacent Kost : Yorck Segatz et Franck Blackfire. Le choix de miser sur deux guitaristes a été justifié par le chanteur : cela offrirait au groupe davantage de possibilités en live et leur permettrait également désormais de jouer des morceaux autrement impossibles à jouer en trio.

Franck Blackfire connaît bien le groupe, car il en a fait partie de 1987 à 1989 et a participé à l’enregistrement de deux albums, soit Persecution et Agent Orange. Ce dernier est souvent cité par les fans comme le meilleur album du groupe.

Genesis XIV comporte douze compositions originales. Le chant bestial et brutal de Tom Angelripper typé death/black metal (selon les morceaux) mélangé aux riffs de guitares typiquement thrash metal allemand donne un résultat incisif et efficace.

Ce que j’ai aimé sur cet opus :

• Sodom & Gomorrah : sorti sous forme de « lyric video » fin septembre, ce morceau est plutôt mélodique. La voix d’Angelripper est plus rageuse et venimeuse que jamais et cela sonne comme du Sodom old school, pour notre plus grand plaisir auditif! Ses capacités vocales ont l’air d’avoir vieilli comme un bon vin et n’ont pas pris une ride malgré les années.

• Genesis XIV : du Sodom vintage à l’état pur et le son 80’s de la période Blackire est bien présent. Le riff d’introduction n’est pas étranger à ceux de Tomy Iommi... Cette pièce de 7 minutes est la meilleure de l’album à mes yeux. À partir de 3:35, il y a un break musical avec une guitare acoustique, suivi d’un solo d’électrique frais et original à 4:08.

• Glock N’ Roll : une bombe énergique de thrash!

• The Harpooneer : très chaotique, c’est la guerre! Morceau plus doom avec un côté Sabbath assez sombre dans l’introduction.

• Indoctrination : pièce plutôt punk. Ça change, et ils sont aussi bons dans ce style! La basse claque bien!

• Friendly Fire : clôture de cet opus avec ce pur concentré d’adrénaline.

Genesis XIX est bonne surprise pour ce groupe qui semble increvable même après trente ans de carrière. Il a sa place dans les meilleurs albums métal de 2020.

Cet opus sombre, destructeur et apocalyptique s’inscrit dans la continuité de la discographie du groupe, qui ne cesse d’évoluer tout en gardant un style facilement reconnaissable.

Liste des pièces :

1. Blind Superstition

2. Sodom & Gomorrah

3. Euthanasia

4. Genesis XIX

5. Nicht Mehr Mein Land

6. Glock N’ Roll

7. The Harpooner

8. Dehumanized

9. Occult Perpetrator

10. Waldo & Pigpen

11. Indoctrination

12. Friendly Fire

Genre : Thrash metal/black/death

Note : 8/10

-Maison de disques : SPV/Steamhammer

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