INEPTIA – In Persona Stulti – Avril 2020

J’ai souvent des réserves quand j’écoute l’album d’un nouvel artiste ou groupe que je ne connais pas. Mais je fais souvent de bonnes découvertes. De très bonnes.

Vous connaissez ces bêtes de légendes fantastiques qui ont hanté les lieux et les esprits de différents peuples? Pour moi, en 2020, le groupe Ineptia est cette bête. Et pour bien apprécier ce dont je vais vous parler, en plus d’aimer le metal, il faut aussi aimer l’époque médiévale avec orgue et chants grégoriens. Sérieusement. Mais pas dans le style épique ou auréolé de magie, non. Dans la catégorie doom metal, ils sont rares à se lancer dans une aventure aussi étrange que celle de chanter en latin. Tout ça dans enrobé dans une brume de mélodies mystiques très intrigantes. Ineptia a déjà un EP à son actif, dont une pièce, « Quantum Satis », se retrouve aussi sur cet album subséquent, enregistré pendant le confinement du printemps. In Persona Stulti a été produit par Réjean Gariépy, maître d’œuvre, avec la contribution d’Alain Frenette et d’autres musiciens invités.

In Persona Stulti (en présence de la stupidité, disons) suit la forme d’une messe et commence par « Judica Me », une oraison chantée sur fond de sonorités un peu techno, qui invite à aller plus loin. « Nihil Mors » et « Vox Populi Vox Dei » sont deux pièces aux riffs puissants, les plus accrocheuses, en ce sens qu’elles sonnent un peu plus mainstream. À la limite, on pourrait même danser sur « Vox »... Entre les deux se glisse « Sacrorum Druidae », ma préférée, lente, hypnotisante, hors du temps. C’est matière à bande sonore, rien de moins. « Quantum Satis » est sa jumelle apaisante, avec piano et guitare sèche, puisqu’elle inspire des scènes de monastère sur le bord d’une falaise.

Si quelques intros ne sortent pas trop de l’ordinaire, les arrangements sont quant à eux originaux, la basse est lourde et sèche, les cymbales résonnent comme des cloches, les guitares sont clean (pensez Queensrÿche), et la voix est ma foi surprenante. Sur « A Mundo Condito », on entend quelques séquences d’échantillonnage, mais le style reste pas mal sombre et gothique, qui fait beaucoup penser à Sisters of Mercy, comme « Solenopsis Invicta ». Celle‑ci est étrangement la plus heavy, avec une finale tambour battant, et la plus comique. Portez attention aux paroles! D’ailleurs, pour l’ensemble de l’œuvre, je vous laisse faire vos recherches pour savoir ce qu’elles peuvent signifier. Sachez toutefois que la plupart sont des citations de personnages historiques ou des locutions antiques.

Enfin, si vous pensez qu’il faut être sous influence pour apprécier, la réponse est nenni. La musique suffit à la contemplation. Ite, missa est.

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Album complet sur Bandcamp : https://ineptia.bandcamp.com/album/in-persona-stulti

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