Deux albums et quelques tournées avec Tool et Rammstein plus tard, le groupe de métal industriel 3TEETH nous offre finalement de quoi se mettre sous les 3 dents avec un nouvel album intitulé METAWAR. L’introduction, Hyperstition, nous propulse immédiatement dans un monde robotique et dystopique avec des sonorités qui ne sont pas sans rappeler la trame sonore du film Ex Machina. Nous sommes bel et bien dans une METAWAR qui se veut un tournant plus métal pour le groupe, un virage qui avait déjà commencé avec leur précédent album Shutdown.exe.
On commence en force avec Affluenza qui a des allures de boss fight de Devil May Cry avec un rythme saccadé. On y retrouve également le chant habituel de Alexis Van Es Mincolla, c’est à dire une voix distortionnée électroniquement qui joue sur la ligne entre le chant et le cri. On enchaîne avec Exxxit qui se révèle sous une ouverture très électronique et glitchy que j’affectionne particulièrement. La chanson prend le soin de revenir dans un registre rock plus classique le temps du refrain. Les deux chansons suivantes, American Landfill et President X, ont de bons riffs qui mettent bien en évidence le côté plus heavy de 3TEETH. Petite précision: Bien que President X pourrait être perçue comme une réponse à Donald Trump, le groupe assure qu’elle vise tous les présidents du passés, présents et futurs.
L’album prend vraiment son envol avec la sixième chanson qui prouve, selon moi, que 3TEETH a tout pour devenir le digne successeur de Ministry. La pièce Altaer a un départ en douceur et une guitare beaucoup moins distortionnée. Le tout est très bien ficelé jusqu’au refrain où la chanson prend tout son sens. Nous avons droit à une ascension instrumentale et vocale qui est très hypnotisante. Le tout perdure jusqu’à l’apogée du titre qui met une touche plus électronique/industrielle au service d’une finale presque psychédélique. Mon coup de coeur de l’album !
Pour la suite des choses, la voix du chanteur se met définitivement en valeur. Plus particulièrement dans les refrains de Time Slave et Bornless, il sort légèrement de sa zone de confort et c’est très apprécié. Pour sa part, Surrender se tourne un peu plus sur l’électronique avec une touche pop qui plaira sans aucun doute aux fans d’EBM. On avance alors vers Sell Your Face 2.0 (l’enfant métal de la première du nom), Blackout et The Fall. Ces deux derniers titres n’ont cependant pas su titiller mon oreille interne autant que le reste de l’album. Heureusement, l’album ne se termine pas sur cette note.
Pour finir, nous avons droit à un cover assez inattendu. Le groupe a décidé de mettre sa touche personnelle sur la chanson pop Pumped Up Kicks de Foster The People. Malgré ce choix qui peut surprendre, le résultat final est totalement dans les cordes de 3TEETH avec le côté très politisé du groupe. Cette reprise a un son beaucoup plus sombre que l’original, ce qui sert encore plus son propos sur les armes à feu aux États-Unis.
Alors que le groupe se distance de plus en plus du son très électronique du premier album, il devient évident que 3TEETH veut se positionner comme le renouveau du métal industriel. Bien qu’il comporte quelques titres moyens, METAWAR est une très belle réussite et j’attends déjà avec impatience le prochain album.