Le Québec est un endroit qui regorge, disons-le franchement, d’excellents groupes. La scène locale québécoise est et restera à jamais l’une des plus riches en groupes, mais surtout en talent. Les premiers groupes qui nous viennent à l’esprit lorsqu’on se penche sur la place que cette scène arrive à occuper sur le plan international sont et ont toujours été souvent les mêmes : Kataklysm, Cryptopsy, Voivod et Gorguts. Mais depuis quelques temps, un nouveau groupe commence à nous faire briller à l’extérieur de la belle province. Ce groupe du renouveau se nomme Beyond Creation, mais il n’est pas le sujet de mon article.

En fait, le batteur de Beyond Creation, Philippe Boucher, fait partie d’un groupe de black metal duquel j’ai entendu parler pour la première fois il y a quelques années, peu après la sortie de son premier album qui était intitulé Abstractionnisme et qui était paru en 2013. Maintenant, six ans plus tard, le multi-instrumentiste frappe à nouveau avec Ascension sur lequel un nouveau crieur dont le nom rappellera sans doute des souvenirs aux émotions mixtes à tout bon métalleux ne se gêne pas. Et ça frappe fort. Celui qu’on peut entendre à partir de maintenant se nomme Louis-Paul Gauvreau, et oui, c’est lui qui avait outré et fait frémir ta tante devant La Voix il y a quelques années avec son interprétation du classique de Necrophagist intitulé Stabwound.

Ascension démarre en trombe avec le dernier single paru il y a quelques semaines. Autodafé fournit effectivement assez de notes et de ténèbres pour une journée complète. La plupart des groupes de black metal québécois ont tendance à valser avec la branche atmosphérique du style. Mais pas Incandescence. C’est en brutalité des plus totales et en quelques passages techniques que le duo montréalais nous sacre une méchante volée. Il y a mêmes quelques solos de guitare agréablement surprenants, surtout venant d’un gars qui est étiqueté comme batteur. L’équilibre entre la lourdeur, la technique, la vitesse l’harmonie juste assez dissonante et l’obscurité est simplement parfait. Même pas le temps de trouver quelconque passage un peu trop long grâce aux successions de qualités ambiantes bien placées, mais surtout bien dosées. Et que dire d’autre du vocal de Louis-Paul Gauvreau qu’il arrache les entrailles à quiconque ose l’écouter.

Après les deux précédents albums d’Incandescence, je ne pouvais que m’attendre à quelque chose de savoureux. Ascension vient à la fois placer la barre encore quelques crans plus haut et profaner l’image de métal technique assez propre qui planait au-dessus du cerveau central de ce duo. Ce n’est autre que pour auditeur averti.

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