Depuis la sortie de l’album controversé intitulé Heritage en 2011, le groupe de métal progressif suédois Opeth poursuit la voie d’un tout nouveau style plus progressif et propre. À la sortie d’Heritage, les fans se sont vu majoritairement déçus, mais la formation a tout de même continué sur leur chemin en faisant évoluer ce nouveau style d’abord en 2014 sur Pale Communion, puis en 2016 sur Sorceress.

Le plus récent opus d’Opeth se résume par un mélange d’éléments contrastants. D’abord, on observe une alternance entre des parties plus ambiantes et calmes qui sont généralement acoustiques et des parties emplies de lourdeur facilement qualifiables de métal. L’album commence justement avec le titre Persephone, une pièce complètement acoustique. Il inclut du début à la fin quelques éléments atmosphériques et calmes comparables à cette première pièce. Cependant, le gros de l’album réside dans les riffs plus lourds pleins de distorsion presque comparables à ceux de leur vieille époque. Dans ces parties, la guitare rythmique de Fredrik Åkesson joue des mélodies très basses, découpées et carrées.

Mais qui dit progressif dit également complexité. Malgré que l’on puisse s’attendre à des cellules rythmiques beaucoup plus complexes que ce qui nous est présenté, Mikael Åkerfeldt est resté fidèle à lui-même en accentuant davantage la complexité mélodique et harmonique. L’album contient bon nombre d’accords et de modulations indescriptibles et les dissonances sont utilisées très brillamment. D’ailleurs, le clavier de Joakim Svalberg, utilisant un son complètement nouveau et rafraîchissant, accentue souvent ces ingéniosités harmoniques de par sa ligne mélodique indépendante des autres musiciens. De plus, l’album contient de nombreux éléments orientaux et même plusieurs éléments blues, parfois même mêlés l’un à l’autre. Certaines sonorités et gammes, souvent interprétées par le synthétiseur, rappellent une mélodie venant du Moyen-Orient, par opposition à la guitare clean qui va plutôt dans le blues.

Finalement, Opeth nous ont livré une œuvre plutôt solide mariant le calme à l’agressif et l’Orient à l’Occident en aboutissant à une nouvelle étape du développement de leur nouveau style tout en gardant la sonorité et la production à laquelle ils nous ont habitués.

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