J’ai été une fois à Gatineau, en 1999. C’est un beau coin de pays. C’était à l’époque où je me cherchais du boulot comme enseignant. J’arrive en ville un jeudi soir pour une entrevue le lendemain. Je décide de sortir prendre un verre, question d’évacuer le stress avant le jour fatidique. Je demande quelques informations aux badauds croisés ici et là près de mon hôtel, question de pouvoir être en mesure d’aller dans un bar rock, ou même métal. Les réponses furent nulles et négatives face à mes demandes. Je me demandais alors si les gens du coin
rockaient un brin. Mes connaissances face aux formations de Gatineau étaient sommes toutes, nulles ! Aucune formation ne me venait en tête.
Maintenant, le tout change. Avec en tête
Fuck the Facts,
Chariots of the Gods et
Mortör, la scène de cette ville est aussi fluide que la rivière des Outaouais. En mettant l’accent sur un death métal accostable grommelé dans les deux langues officielles,
Insurrection peut se permettre de se péter les bretelles aisément avec un style qui
groove généreusement grâce à une dizaine de chansons qui te meurtrissent mais te permettent aussi d’entendre tout ce qui est mastiqué derrière grâce à une production claire, une technique indéniable et un sens adroit de la mélodie métallique.
Sur les harmoniques d’
Abattoir, la basse roule pour nous annoncer la venue imminente d’une voix agréable pour le genre, qui n’est aucunement linéaire. Cette chanson met du poids dans cette balance métallisée en nous habituant à un style lourd mais bien cadencé qui se poursuit avec
The Chronophobes, plus gutturale et punitive. La méthodologie du
groove est un phénomène régulier qui revient sur cet album avec des pièces comme
Archetype,
They Rise et
Checkmate mais qui garde quelques parties très acidulées à chaque fois. Pour ce qui est des cadences plus rapides, pour te permettre de jogger sur le pont
Alexandra probablement, tu dois te fier à
Bruits Sans Fin et
Prototype qui te permettront de faire le trajet, sans effort !
Du métal de Gatineau, directement dans ton stéréo, l’Gros !