Énigmatiques jeunes hommes tout de même que sont les membres d’
In Solitude. J’aime particulièrement lorsque la fougue de leur jeunesse s’attaque vigoureusement à un style musical qu’ils n’ont pas connu alors que c’était bel et bien présent mais lorsqu’ils le maitrisent parfaitement, je suis preneur car en plus de nous ramener 25 ans en arrière, je ne sens pas que c’est fait avec une intention d’arriéré.
Ce groupe se présente toujours en tournée ici avec de fortes pointures du black/death-black métal, comme avec
Watain et
Behemoth mais leur rock du Malin passe toujours le test face aux amateurs qui regardent avec un intérêt certain cette facette du rock qui t’hypnotise. Sur ce troisième album du groupe, on sent que l’étiquette facilement apposée sur les deux premières parutions du groupe qui le qualifiait d’émules de
Mercyful Fate se retrouve avec moins de rigueur, le groupe se taillant maintenant une niche bien à lui avec une sonorité rock qui frôle avec le métal classique plutôt occulte.
Un troisième album implique habituellement la maturité musicale la plus complète, c’est à ce moment que l’on comprend de quel bois tu te chauffes. Tu n’as qu’à penser à
Reign in Blood de
Slayer ou
Master of Puppets de
Metallica, ce sont des indicateurs qui démontrent que le troisième opus est bien souvent celui qui trace la ligne face à ce qui s’en vient pour la suite.
Avec
Sister, l’aura sombre qui enveloppait le groupe sur l’album précédent est encore une partie importante car les chansons demeurent encore lugubres, poussiéreuses et sales. Les effets créés par les musiciens du groupe accompagnent ce sentiment de claustrophobie qui baigne tout au long de l’écoute. C’est surtout sur la ténébreuse
A Buried Sun que l’on s’en rend compte. Les guitares à l’
Ennio Morricone sont plutôt bien servies par la voix cauchemardesque de
Pelle Åhman.
Glauques, les chansons de cet album accompagneraient à merveille le jeu
Silent Hill surtout pour
A Buried Sun ou
Inmost Nigredo. Même lorsque le tempo est plus rapide comme sur
Pallid Hands, Sister ou
Lavender car
In Solitude est toujours en position pour te foutre la pétoche. Le côté plus classique face au métal d’antan se fait bien entendre sur
Horses in the Ground qui demeure une chanson bien ancrée dans les racines du métal avec son dynamisme certain mais aussi une ligne aux guitares plutôt enivrante. Sur
Death Knows Where,
la formation touche au bobo en y enfonçant un doigt à l’ongle bien long dans cette blessure bien fraîche car cette pièce entrainante, qui possède une ligne directrice aguichante, pourrait te rallier les amateurs de
Ghost en moins de deux.
In Solitude s’est ramassé en position numéro 2 dans le
Top 40 2013 du magazine
Decibel, et la raison est plutôt simple : C’est efficace, accrocheur en plus d’être démesurément morne…