Vintage, sonorité
vintage. Ce terme, qui n’est pas en relation avec le spectacle de
Gregory Charles, se prête à merveille au groupe
Uncle Acid & the Deadbeats. Avec un son qui te remet les créateurs du genre métal sur les pistes en plus d’une bonne dose de psychédélisme, il est donc difficile de s’imaginer être en présence d’une formation qui veut user à profusion de la technologie moderne pour ce qui est des techniques d’enregistrement et de la présentation visuelle ou auditive. Il ne manque que le son du vinyle
scratché pour compléter l’expérience et pour te convaincre que cet album vient bien des années 70 et non de 2013.
Une base très blues façonne ce groupe anglais mais un blues malin et non jovial. Les effluves de
Black Sabbath sont aussi prédominants sur
Mind Control, la preuve étant l’immense clin d’œil à
After Forever de
Sabbath sur
Mt. Abraxas, première pièce de l’album.
Ce disque, plutôt minimaliste au niveau des arrangements, est dépouillé de tout artifice sonore. Vous aurez l’impression d’être dans le local de répétition d’un groupe très habile qui joue pour toi, leurs dernières chansons tout en sirotant quelques
Guinness tièdes qui étaient froides à la base mais la chaleur dégagée par les amplis à lampes ont changé la donné pour ce qui est de la température. Une chanson comme
Poison Apple n’a que la peau et les os. La voix d’
Uncle Acid n’est aucunement puissante, c’est plutôt un filet nasillard, comme un
Neil Young dans la vingtaine, qui te chatouille l’oreille, surtout sur des chansons comme
Desert Ceremony ou la très «
Beatlesque » mais foutrement efficace,
Death Valley Blues. Dans le même registre,
Follow the Leader se positionne facilement comme étant une chanson fortement influencée par la période psychédélique offerte par le
Fab Four lors de la période
Sergeant Pepper.
Pour apprécier cette formation, tu as besoin d’une bonne dose d’ouverture musicale, une nostalgie certaine envers
Black Sabbath, surtout avec
Evil Love ou
Mind Crawler mais aussi
Blue Cheer pour cette dose malsaine de blues rock qui te remémore des musiciens aux cheveux ébouriffées et sales. Ce qui est fortement avantageux avec cette formation de
doom psychédélique est la facilité de rester accrocher au matériel car les musiciens du groupe écrivent des chansons qui te captivent, s’imbriquent dans ta mémoire pour te permettre justement d’écouter l’album de façon régulière.
Parfait pour le mélancolique de l’époque des pattes d’éléphants et de la moustache qui vole au vent car tu sombres dans le bonheur parfait. Pour l’amateur qui aime son métal de la racine à la cime, tu tombes dans un produit plus qu’intéressant !