J’ai toujours entendu dire qu’il ne faut pas être plus que deux pour faire un tapage extrême étant donné que le chaos se veut une œuvre émotive et calculée. Ce principe s’applique aux enfants les plus virulents généralement mais l’image peut se coller à bien des formations métalliques. Faire un ravage musical n’est pas l’affaire d’une triple attaque aux guitares ou avec un groupe de sept musiciens qui peut sonner aussi mince qu’une feuille de papier d’aluminium. Après tout, ce n’est pas la quantité qui compte mais bien la qualité, n’est-ce pas ? Ce concept est bien assimilé par le duo qui forme
Inquisition qui continue de brasser le modèle black métal en tant que formation minimaliste mais efficace. Avec seulement une guitare, une batterie et une voix,
Inquisition anime aisément l’espace métallique avec sa parcelle métallique noircie.
Loin de dénaturer son auditoire, ce groupe américain (mais d’origine colombienne) propose véritablement la suite plus que logique de l’album précédent,
Ominous Doctrines of the Perpetual Mystical Macrocosm. Je précise que «
suite » est un terme juste et précis car tout l’album possède la même sonorité, les mêmes barèmes sonores et la même attaque vicieuse que sur son prédécesseur. La guitare possède les mêmes tournures, la voix de
Dagon est toujours aussi serpentaire et les percussions suivent encore les mêmes impulsions.
Ce n’est pas par un manque d’évolution musicale ou d’une période stagnante, au contraire. C’est plutôt que le groupe possède sa propre niche sonore et l’exploite grandement avec un autre album de métal noir aucunement redondant. Avec
Inquisition, c’est du métal sombre de type «
oui oui de la tête » car il est impossible de ne pas se laisser aller la caboche sur leurs hymnes intergalactiques dédiées au Malin. La pièce titre est la première à te faire agir de façon virulente, tandis que
Master of The Cosmological Black et
Force of the Floating Tomb nous offrent ce même type d’énergie, justement. Certains racoins sont plus sombres avec des titres comme
Where Darkness Is Lord and Death ou
Joined by Dark Matter Repelled by Dark Energy qui déposent une dose malsaine d’énergie négative dans un trou noir… fortement métallisé.
Avec des thèmes cosmiques qui interpellent tout de même le Grand Cornu,
Inquisition peut se vanter d’être excessivement original dans sa mouture de black métal. Cet album, à défaut de se démarquer totalement au niveau sonore face à son allié paru en 2011, est plus que bienfaisant pour l’amateur même s’il est destiné à la base, comme étant un instrument de grand tourment !