Avec un nom de groupe qui dégage autant de surpuissance, il fallait s’attendre à un album d’efficacité métallique chaleureux tout en laissant perler de nombreuses sueurs de rock magmatique. Et c’est ce que nous avons avec cet album homonyme, qui place enfin
Tunguska Mammoth sur le planisphère « québécois » du rock fortement métallisé car même si cette force monumentale musicale est hors de son orifice maternel que depuis à peine trois ans, ce premier album sonne comme s’il était le fruit de longues années d’ardeur, de métal réfléchi créé par des vétérans de la scène et qui portent enfin ses fruits.
Solide, cet album étonne par son grand sens de la maturité musicale qui propose une balance parfaite entre le métal
sludgé et le rock vigoureux, un exercice que quelques groupes peuvent se vanter de produire comme
Lair of the Minotaur pour les couilles
ou
Mastodon pour ce qui est de la touche particulière au niveau structurel. Parlant de
Mastodon, l’influence du groupe se laisse entendre légèrement sur une chanson comme
March of the Titan ainsi que sur
From Ashes to Dust Tandis qu’une pièce comme
Of Beasts And Men nous met le groupe en mode
boogie woogie et ce, à notre grand plaisir. L’instrumentale
Jötunn, rien à voir avec celle d’
In Flames, sert de génératrice de puissance de modulation sonore car sa dose de massivité auditive assome.
Il y a même un petit côté très rassembleur lors de certains refrains et couplets, ce qui amène une certaine union, comme sur la pièce
In Due Time. Cette facette unificatrice rappelle ce que propose
Biohazard à l’exception que
Tunguska Mammoth ne verse aucunement vers le même genre que les new yorkais car avec cette formation montréalaise, tu n’es pas dans le ghetto mais plutôt dans une ville où le béton semble fortement en état de décrépitude… le tout provoqué par la sonorité lourdaude du groupe!
Ce premier album de
Tunguska Mammoth est
crissement recommandé en cette fin d’année frisquette... avec une couple de frettes ou quelques-unes, juste ben tablette!