Controversé, à la fois aimé et détesté,
Phil Anselmo ne laisse personne froid et indifférent dans la communauté métallique mondiale. Il a de la gueule, il parle de façon très ouverte et ses frasques sont connues du grand public. Après avoir été à la tête de
Pantera, l’une de seules têtes métallisées qui a survécu à la « supposée » mort du métal durant les années 90, ce groupe peut se vanter d’avoir été le porteur de l’espoir pendant de longues années, en plus d’avoir influencé de nombreuses formations modernes qui se vautrent dans bien des couches et sous-couches du métal moderne.
Avec un premier album solo qui porte son nom (il ne faut pas compter le premier EP de
Viking Crown enregistré sous son pseudonyme d’
Anton Crowley où
Anselmo s’occupait de tout sur l’enregistrement) certaines personnes s’attendent pratiquement à un retour de la sonorité rafraichissante de
Pantera, aux émotions chaudes de
Down ou à une habile convergence entre les deux groupes. Mais ce n’est pas ça. Vous devez comprendre qu’
Anselmo est un amateur de métal extrême. Il aime le tout vigoureux, adroit mais sans léchage en studio. Donc, ce disque se veut brut et aucunement poli comme un beau produit aseptisé prêt pour la nouvelle génération d’amateurs de métal habituée aux productions rafistolées grâce à
ProTool, aux prouesses gymniques des musiciens et aux refrains accrocheurs que tu hurleras à l’unisson lors d’un concert dans ta ville.
Sur
Walk Through Exits Only, vous serez en présence d’un métal plutôt extrême où
Anselmo gueule sa rage, ses frustrations mais avant tout, sa passion pour ce genre qu’il a su modeler au cours des années. Il n’y va pas de son timbre de voix crooner à la
Cemetery Gates ou
Stone the Crow, oh que non. Accompagné par des amis qui proviennent de
Warbeast et
Superjoint Ritual, son groupe
The Illegals tient la route et propose un métal fumant comme sur
Battalion Of Zero qui se veut la pièce la plus apte à plaire aux amateurs de
Pantera de l’époque
Great Southern Trendkill. Certains, par contre, seront déroutés par des trucs plus incisifs ou cacophoniques pour l’oreille plutôt moelleuse comme
Betrayed avec ses couplets plutôt excessifs et ses guitares saccadées ou
Bedridden qui comprend quelques mesures déstructurées qui plongent dans quelques moments
blastés plutôt intenses pour le puriste et un
Anselmo qui vocifère à tout rompre.
L’album se termine avec
Irrelevant Walls And Computer Screens, une chanson plutôt longue de 12 minutes qui propose quelques
riffs et autres moments précis
qui peuvent se coller au travail de
Dimebag avec une certaine évidence qui peut être consciente mais qui fera sourire de joie le fanatique pur de l’époque. Sauf que le tout prend une autre tournure vers la cinquième minute de l’exercice, étant donné que la chanson se termine avec des bruits chaotiques qui se fondent vers un univers sonore plutôt apocalyptique.
Si tu es de ceux qui ne jurent que par cette figure mythique du métal, tu devrais apprécier ton expérience. Les commentaires sont justement, très partagés, envers cet album qui en laisse plusieurs pantois étant donné que ce n’est pas exactement dans la même ligne de tir des groupes qui ont fait la notoriété d’
Anselmo. Est-ce du thrash, du speed, du death métal ou du
southern métal avec forte dose de jalapeño ? Ça n’a pas d’importance, ça fait la job amplement!
Phil Anselmo sera du Heavy Mtl 2013 lors de la journée du dimanche 11 août !