Ne pas être capable d’être coulé dans un moule, de ne pas être facilement étiqueté comme étant comme ceci ou comme cela… ceci est une catastrophe pour bien des artistes qui désirent une certaine reconnaissance pour pouvoir ensuite, profiter de la manne en relation avec la tendance de l’heure. L’inclusion dans une couche métallique importe. Mais pour d’autres artistes, c’est plutôt un objectif de pouvoir créer sans recevoir d’appellation quelconque.
Gris, formation québécoise que l’on se doit de mettre dans la sous-couche du métal noir, se retrouve donc avec un deuxième album difficilement catégorisable étant donné sa richesse musicale, ses arrangements riches mais un brin farouche, la qualité des pièces offertes, la panoplie d’ambiances proposée et la cascade émotionnelle qui se retrouve sur cet album-double.
Oui, un doublé mais aucunement lassant. Long comme présentation musicale mais il ne faut pas prendre ce terme de façon rébarbative car cette aventure se veut copieuse mais nous sommes loin d‘une ballade lancinante où l’ennui se présenterait après la troisième pièce. En incorporant du violon, du violoncelle, des voix d’ambiances, de la guitare acoustique en plus des instruments d’usage,
Gris ne martèle pas de façon sauvage dans sa musique laissant plutôt le tout prendre vie dans un endroit plus large, mais qui demeure opaque. La voix d’
Icare est un autre élément à ne pas négliger dans l’univers proposé par
Gris car avec sa gorge harassée, nous sommes en position de pouvoir le suivre aisément dans l’angoisse proposée.
Après une dizaine d’écoutes, je ne peux me permettre de souligner un élément plus qu’un autre étant donné que cette présentation est d’une complexité magistrale qui comporte des éléments indissociables les uns des autres. Écouté principalement le soir, très tard avec des écouteurs, je me suis retrouvé bien souvent dans une sorte de bien-être où l’accalmie se présentait pour me confirmer que la quiétude offerte par
À l'Âme Enflammée, l'Äme Constellée... cachait probablement une grande amertume
qui a été canalisée par cette album prodigieux.
Avec sa grandiose capacité à nous maintenir séquestré musicalement lors de l’écoute, l’auditeur semble déstabilisé par autant de variances musicales qui ne peuvent pas, à la base, se retrouver sur un album de métal noir mais étant donné la minutie de
Neptune et d’
Icare, le tout est possible et grandement rendu!
Passionné du métal noirci, d’atmosphère glauque qui laisse entrevoir une certaine lueur… c’est un achat que vous pouvez faire aveuglément !
Puissamment recommandé !
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