Une tentative du format double sur un disque unique, pourquoi pas. Et qui propose les règles, à la base ? C’est
Cortisol car le groupe lance bien ce qu’il veut lancer étant donné que c’est un produit indépendant. Scindé en deux parties très inégales, ce doublé incertain commence mal pour bien se terminer.
La première moitié,
The Feminist, a une sonorité plutôt juvénile. Avec une omniprésence féminine aux voix, en relation avec la présence de
Marielle Seiter à la gorge accablée, nous comprenons le concept qui est instauré par
The Feminist, donc d’avoir une fille dans le groupe, question de motiver l’utilisation du terme "féministe" comme titre de la première moitié. Mais d’y aller avec des pièces moins intéressantes, expérimentales et moins bien ciselées en ouverture d’album, comparativement à la seconde partie, ne me semble pas être un choix gagnant au niveau de la logistique. Mais après tout, c’est l’univers déstabilisant de
Cortisol. Produit avec les moyens du bord, le manque de finesse nous invite rapidement à passer à la partie numéro deux de l’expérience sonique.
La seconde partie,
Fleishkraft, demeure beaucoup plus solide et vigoureuse. Assumée et puissante, cette portion est mieux produite, plus ronde au niveau sonore et plus agréable, vraiment. Avec une poigne bien hargneuse et métallique, nous sentons l’expertise des membres qui nous varlope les sens avec un amalgame de métal salaud qui s’acclimate bien avec le houblon.
Horn Cafetière est tordue avec ses instants chaotiques qui peuvent même rappeler
Voïvod, le
riff très accrocheur dans
Crazy Hair Day/Cantor Cheese est succulent et
Witchfuck possède une cadence rapide qui combine le côté délabré des égouts de la vague punk avec la véhémence du métal huileux. La minute de silence qui suit par après, qui se veut une interprétation de la discrète pièce de
Type O Negative The Misinterpretation of Silence, est un clin d’œil glouton envers l’œuvre mythique du groupe américain avec un léger goût de sarcasme.
Toast est aussi baraquée qu’un gorille qui se ferait
squeezer les
schnolles par une noix de coco. C’est dans ce mode robuste que le groupe vient me cueillir comme une framboise bien mûre ainsi qu’en mode
doom apocalyptique, comme sur la "sœur" de l’autre, qui se nomme tout simplement,
Electric Toast.
Solide, la deuxième partie de cet album éclipse totalement la première portion qui est plutôt légère et bon enfant. Je préfère
Cortisol en mode métallique, éclaté mais assumé plutôt qu’en mode expérimental qui fusionne avec les sonorités du
lo-fi.
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