Quand tu as comme invités des membres ou anciens membres de Norther, Finntroll, Nightwish et Eternal Tears of Sorrow, il ne faut pas s’attendre à un disque de ska !...
Si je n'avais pas entendu du noise par le passé pour me donner une base de référence, j'aurais pu faire l'erreur d'associer Spektr avec ce mouvement musical. Je décrirai plutôt leur album Mescalyne...
1 Yellow Theme
2 Take My Bones Away
3 March to the Sea
4 Little Things
5 Twinkler
6 Cocainium
7 Back Where I Belong
8 Sea Lungs
9 Eula
Disc 2:
1 Green Theme
2 Board Up the House
3 Mtns. (The Crown & Anchor)
4 Foolsong
5 Collapse
6 Psalms Alive
7 Stretchmarker
8 The Line Between
9 If I Forget Thee, Lowcountry
Cette production du groupe américain est fortement attendue de la part des amateurs de rock et de métal.La dernière offrande du groupe nous avait laissés avec une sensation agréable d’accomplissement car le groupe puisait dans de nombreuses sources inspirantes pour créer un rock intelligent. Ce qui doit suivre se veut doncrempli d’un espoir musical sans borne.
En y allant avec un double, Baroness cause des questionnements un peu comme lorsque Smashing Pumpkins a décidé de lancer Mellon Collie & the Infinite Sadness : Est-ce que le groupe vise trop et aurait du couper dans le gras pour ne lancer qu’un seul album, un format simple en coupant dans le superflu? Est-ce un égo-trip de la part du groupe ? Hum… Et le départ du bassiste Summer Welch, parti de façon inexpliquée, est-elle due à une surdose de confiance de la part de John Baizley, tête pensante du groupe ? Vous pouvez tirer vos propres conclusions car je ne possède pas la réponse mais je peux vous guider en attendant avec cette analyse de cet album double.
Deux parties distinctes sont offertes, la Yellow et la Green.
Yellow : Le premier extrait Take My Bones Away, lancé il y a quelques semaines, était prometteur car nous pouvions retrouver la facture régulière du groupe et c’est avec cette pièce que l’album commence, immédiatement après l’introduction du nom de Yellow Theme. March to the Sea demeure dans les contrées habituelles de Baroness et c’est avec Little Things que la première surprise survient. Cette chanson possède une certaine facture indie rock, voire alternative, qui pourrait plaire au public de Death Cab for Cutie avec sa basse pimpante, sa mélodie qui titille l’oreille et une voix plutôt apaisante.
Je ne serais pas étonné de voir le nom de Serge Fiori dans le livret au niveau de la production de la chanson Twinkler car les arrangements sonores de la pièce font très Harmonium. Il serait surprenant que le groupe ait engagé Fiori, c’est évident mais cette chanson possède de nombreuses similitudes avec ce que ce groupe québécois proposait dans le temps avec une guitare semi-présente en plus d’autres instruments vieillot comme de la flûte traversière et probablement du mellotron sur une mélodie vocale bien exécutée.
La portion non-métallique se poursuit sur Cocainium pour quelques mesures car avec ses instants très rock psychédélique mais très entrainants d’où émerge une sonorité de basse principale qui bourdonne à merveille, Baroness nous déstabilise mais nous maintient dans l’intérêt avec un travail de basse plus omniprésent et de nombreux arrangements effectués avec des claviers très «vintage» mais à la toute fin, la vigueur reprend pour les dernières mesures. Avec Sea Lungs, nous sommes de retour avec une portion musicale plus galopante, une cadence plus rock qui nous amène lentement vers la fin de la vision musicale Yellow qui prend fin avec Eula, une pièce musicale plutôt trame sonore d’un film comme Virgin Suicide, donc comme ce que le groupe Air peut proposer mais en plus musclé lors des premières minutes car le tout se transforme en crescendo et prend du tonus vers la fin…
La fraction Yellow de l’album est donc plutôt apaisante, plus café au lait que bière froide lors de l’écoute. Ou fumer un peu d’herbe médicinale pour l'apprécier à sa juste valeur?
Green : L’introduction Green Theme nous dirige vers le reste de l’album qui débute avec Board Up the House, véritable coquinerie musicale qui balance un bon rock n’ roll qui rappelle les groupes alternatifs/grunge des années 90 qui sortaient de Seattle à chaque semaine ! Plus psychédélique est la suivante qui porte le nom de Mtns. (The Crown & Anchor) avec des effets de guitares zigouillants par bouts sur un fond mélodique plutôt rock des années 70. Le groupe continue sa recherche spirituelle et très rock avec les deux suivantes, Foolsong et Collapse. Le magma recommence à couler à nouveau lors de la deuxième moitié de Psalms Alive et il était temps car c’est plutôt lancinant. Strechmarker est une belle mélodie instrumentale de type température ensoleillée, assis dans le gazon frais tandis que The Line Between, plus rock que le reste de Green, se fondra facilement dans la lancinante If I Forget Thee, Lowcountry, autre pièce instrumentale qui ferme les livres… Jusqu’à la toute fin, Green reste une parcelle plus psychédélique que rock/métal, ce qui risque de mettre certains amateurs en mode dubitatif.
Est-ce que Baroness aurait dû se contenter d’un album simple? Je ne crois pas car toutes les pièces forment une entité complète sans véritable remplissage. Je sens que quelques amateurs du groupe risquent d’être déstabilisés avec ce disque. Surtout si vous les avez découverts en ouverture de Meshuggah ce printemps ! En entrevue dans Decibel ce mois-ci, le groupe affirme que si vous aimiez le groupe avant, ca risque de ne plus être le cas avec Yellow & Green. Oh… Un peu à l’image d’Opeth avec Heritage, les changements très psychédéliquement rock du groupe vont déranger un nombre peut-être minime de fans mais si vous prenez le tout comme étant une certaine forme d’évolution musicale, vous serez choyés par cette production double mais si vous vous sentez floués, d’autres groupes peuvent vous offrir un baume!
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