C’est avec un hasard excessivement bien calculé que m’arrive cet album. Dans le
Decibel de ce mois-ci, c’est un spécial « zombies » ce qui se résume à la caractéristique suivante : tous les groupes ayant pour thème ce type de phénomène sont inclus vigoureusement dans cette édition, ce qui donne un magazine en forte teneur d’
écrapou et d’hémoglobine. Et
Undead Process est dans cette lignée de groupe qui ne jure que par les morts-vivants, les corps éviscérés en plus de l’extermination impossible de ces créatures insoutenables, le tout dans un death métal moderne aux influences qui remonte aux sonorités de la vielle école.
Les membres de la formation ont compris comment faire du death métal et il est vraiment clair que les gars sont de véritables amateurs du genre, de fins connaisseurs de formations variés allant de
Death à
Dying Fetus, influences indéniables de la sonorité du groupe car nous retrouvons dans
Undead Process cette portion familière de technicité du death métal surfin. Les musiciens sont bien éduqués à ce niveau, leur death métal 101 est passé haut la main. Les compositions sont travaillées au maximum et chaque instrument est audible au maximum de sa capacité sur cette production. Trop peut-être… car c’est ce que je trouve dommage sur ce disque, c’est trop « bien » produit, il manque la dimension maladroite qui offrirait à
Undead Process un album bien calibré avec quelques petits défauts. Mais pour certains, ce défaut est une qualité mais étant un amateur des racines du genre, je préconise la maladresse plutôt que l’aseptisation !
Pour en revenir aux chansons en tant que tel, c’est un délice d’une quarantaine de minutes qui nous est offert. Proposant 8 chansons longues mais bien montées musicalement, le groupe ne perd jamais l’auditeur grâce à des riffs accrocheurs, une excellente prise de son de tous les instruments mais plus spécialement de la basse qui sonne comme si le bassiste te jouait directement dans l’oreille comme sur
Lock And Load et
Shrapnel, deux chansons particulièrement offensante métalliquement parlant. Mais c’est avec
The Walking Dead, avec son intro qui fait très
Pull the Plug que je me suis retrouvé conquis grâce à une voix qui demeure très stable, une panoplie de riffs excessivement notables et une basse sinueuse, un modèle sonore qui se répète tout le long de l’album.
C’est simple, adroit, précis mais trop bien produit à mon goût.
Undead Process doit être un groupe qui t’arrache la vésicule biliaire en concert avec une sonorité déjantée et malpropre, le côté plutôt impeccable en studio me chiffonne un peu mais les chansons sont tellement prodigieuse que je suis bien prêt à mettre cette facette de côté pour ce groupe fortement original dans un carcan qui demeure classique !