Cette formation américaine est dans une position bizarre en étant avec Metal Blade, les gens trouvent que ce groupe est trop pop pour se retrouver sur une étiquette aussi métallique. Et il faut l’avouer car 3 (Three) n’est pas vraiment métal mais plutôt rock avec des élans de progressif. À la base, ce groupe n’a rien d’une formation excessivement tonitruante, tout est léché, bien encadré et calculé. C’est très rock et sur ce disque, ce l’est encore !

J’adore ce groupe justement, pour cette raison. La dimension hyper accrocheuse des chansons du groupe qui me font planer avec leur passion démentielle, un peu comme Genesis dans le temps. Sur ce disque, nous en retrouvons un tonne et une barge, dont la première React, qui suit immédiatement l’introduction du nom de Sirenum Scopuli. Sur React, nous retrouvons tous les éléments qui font que nous apprécions ce groupe… ou le détestons ; la voix nasillarde de Joey Eppard, sa façon particulière de jouer de la guitare avec ses doigts et la section rythmique du groupe qui souffre toujours d’une précision aussi maladive que sur l’album précédent.

Sur Sparrow, je me retrouve en terres connues car cette chanson me rappelle l’un de mes groupes québécois favoris : les très inconnus Carnal Key qui ont connu un léger élan à la fin des années 90 avec un album génial qui s’intitulait Thru the Lecithal Shell que je vous recommande fortement en passant. En fouillant dans les marchés de disques usagés, vous devriez trouver ce disque. Pour en revenir à la chanson de 3 (Three), c’est l’une des plus enivrantes de l’album avec ses nombreuses parties plutôt fébriles.

Ensuite, la portion progressive et légèrement métallique prend le dessus avec des chansons comme Numbers où l’habileté musicale prend le dessus. Même chose avec la chanson titre, The Ghost You Gave to Me, qui remet le fragment métallique en écoute avec une cadence plus lourde qu’à la normale. Avec Its Alive, nous sommes en présence d’une pièce qui peut rappeler Rush ou Yes par ses petites intonations soignées, quasiment jazz et qui par la suite se remet en mode appesanti, jusqu’à la fin. Only Child présente une rythmique assez tribale où les percussions dominent sur un fond progressif et métallique bien maîtrisé. Tandis qu’On With the Sun nous remet les pendules vers une heure beaucoup plus apaisante avec une mélodie scintillante jouée à la guitare de façon expressive par Eppard. C’est une chanson qui demeure très liquoreuse dans l’exécution et sereine au niveau de l’écoute. Et pour finir le bal, c’est The Barrier, une chanson si calme qu’elle pourrait être interprétée par n’importe quel chanteur d’eau de rose de la planète pop grâce à des mélodies de voix bercées par un piano et une guitare d’ambiance sur une rythmique mollassonne.

C’est un album complet qui va satisfaire l’amateur du groupe autant que l’amateur de progressif qui peut découvrir le groupe qui devrait être en ouverture de nombreuses formations majeures en 2012 !

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