Avec la parution de Tatsumaki en DVD, chaque amateur de Voïvod possédait maintenant une pièce d’anthologie audiovisuelle. Filmé au Japon, ce DVD nous offre nos guerriers de glace dans un environnement nippon, loin de la zone de confort offerte par la proximité québécoise. Ne manquait plus que le compagnon adéquat, un album enregistré en concert à Montréal, au Club Soda plus précisément. Profitant du fait que le groupe offrait un concert pour la période des Fêtes en 2009, la formation a immortalisé le tout pour pouvoir offrir une rondelle auditive.
Avec Glen Robinson, fidèle partenaire du groupe depuis des lustres, à la production, Warriors of Ice est un album live qui offre ce que l’on s’attend de Voïvod : un son brut, des chansons immortelles, une aisance scénique, les commentaires cabotin de Snake et une rythmique dissonante en fusion avec la virtuosité.
Le choix des chansons est impeccable sur cette présentation audio. Le groupe revisite généreusement son catalogue avec des pièces qui proviennent pratiquement de toutes les productions du groupe, faisant fi de l’époque Eric Forrest comme de raison. Que ce soit la pièce Nuclear War tiré du premier album War and Pain, Ripping Headaches de Rrröööaaarrr, Ravenous Medecine de Killing Technology, Tribal Convictions de Dimension Hatröss, The Unknown Knows de Nothingface, The Prow d’Angel Rat ou Treasure Chase qui nous vient du dernier album studio, Infini, tout le monde y trouve son compte ; que ce soit l’amateur de la période plus trash des débuts que le fanatique du métal expérimental des dernières années. Le seul hic serait peut-être l’absence de chansons qui proviennent des albums comme The Outer Limits, Katorz et l’album homonyme mais tout de même, je cherche des poux ou quoi ?
Musicalement, c’est du Voïvod solide avec les forces que l’on attribue au groupe, une justesse musicale irréprochable avec la basse rondouillarde de Blacky, les percussions punkées d’Away, la voix conviviale de Snake entrelaçant les guitares concises de Dan Mongrain qui porte maintenant le joli sobriquet de Chewy !
Fanatique, procurez-vous cette galette rondouillarde ! C’est conforme au groupe, sans flafla et aucune retouche sonore ! Les interventions en français de Snake entre les pièces sont toutes aussi savoureuses, avec ses quelques sacres qui agrémentent les interpellations serpentaires, les remontrances envers Blacky qui aurait fait un dégât tout de suite après Tornado ou la présentation d’Astronmy Domine avec un discours en relation avec la période des Fêtes qui nous rappelle les meilleurs discours de tous nos mononcles mais la situation est vite reprise par la suite avec une dédicace à Piggy.
Farouche, machinal et originel, Voïvod m’atteint encore après plus de 25 ans…