Après deux ans d’attente, le groupe Kintra nous propose enfin son dernier effort intitulé « La Collision Des Corps ». Il y a environ un an, MusikUniverse a chroniqué le premier album du groupe et on peut dire qu’on avait apprécié. Pourquoi ? C’est simple : le style et l’énergie du band étaient pour moi les gros points forts de cet album. Deux après, est-ce toujours aussi bon ? Entrons dans l’analyse.
Je tiens tout d’abord à rappeler le contexte : Kintra est un band de chez nous puisque la formation est principalement basée à Montréal. Et bien qu’ils n’en soient pas à leur premier album, ce dernier est toujours une auto-production, gérée par le groupe.
Et dès qu’on se met à écouter le CD, ce qui surprend agréablement est sa qualité : ça sonne très bien ! On sent tout de suite l’effort mis sur la qualité de la production et des arrangements. Pour une petite production, c’est vraiment de très bonne facture et le band mérite un point positif pour ça !
Mais la musique, ça donne quoi, me direz-vous ? J’y viens. Kintra est un band de néo-métal, aucun doute là-dessus, et même si le style n’est plus autant à la mode qu’il l’a était et qu’on penserait en avoir un peu marre, en faite non ! Croyez moi vous ne serez pas déçu du voyage. Ça fait toujours du bien ce petit retour aux sources et je trouve que le groupe, avec cet album, pose de plus en plus leur style. « La Collision Des Corps » est en effet plus mature et plus profond que le précédent opus.
La musique tape fort, on a le droit à de gros riffs qui déboitent et surtout une basse très présente et souvent slappée, ce qui est pour moi et la signature du style, un slap à la KoRn ça marche toujours et celui-là est excellent. +1 pour la basse donc !
Le chanteur quant à lui n’est pas en reste, une voix très agressive par moments et beaucoup plus grave que dans l’album « Versus ». On a l’impression que ce dernier joue beaucoup plus avec sa gorge et ce regain d’agressivité vocale participe à assurer la cohésion de l’album. Et oui ce que chante Simon n’est pas vide de sens et n’est pas très positif, je pense que c’était le bon moment pour crier un peu.
Les textes ne sont pas vides de sens comme je le disais. Et bien oui sur « La Collision Des Corps » les quatre compères de Kintra ont une fois de plus bien ficelé le contenu de leur album. Si vous avez lu la critique de leur précédent album, vous vous rappellerez peut-être que j’avais particulièrement apprécié l’effort du band sur leur image et le contenu au niveau du sens. Et bien là, une fois de plus, c’est mission réussie. Le tout commence déjà avec une pochette très sombre qui annonce bien la couleur, et en découvrant les paroles ont s’aperçoit qu’elles ne sont pas le résultat d’une soirée de beuverie, mais bel et bien d’une profonde réflexion et on sent que ça vient du cœur.
Pour la faire courte, Kintra utilise les sept corps du septénaire (doctrine selon laquelle l’être humain est constitué de sept corps ayant chacun un rôle) pour illustrer leurs chansons. Mais le message simple et concis consisterai à dire que l’être humain dans son mode de vie actuelle fonce droit dans le mur et que sans un changement radical, rien ne va s’arranger. Et par changement radical, le band ne parle pas de trier ses déchets pour une planète plus verte !!!
Retour à la musique. La Collision Des Corps contient son lot de chansons bien pêchues, on notera particulièrement « 2000 Siècles À La Seconde » qui aurait d’ailleurs une sonorité un peu plus grindcore. L’ensemble monte et descend à plusieurs reprises, certaines chansons nous donnent le plaisir d’une bonne entrée en matière et d’autres tapent fort dès les premières secondes (« Rupture, 2000 Siècles A La Seconde ») et c’est franchement pas pour nous déplaire non plus. Pas de pitié pour nos oreilles !
Il y a par contre pour moi une pièce qui casse un peu la dynamique du tout. L’interlude « Chambre C », énonçant l’histoire d’un traitement cryothérapique basé sur le resvératrol. Bien que le contenu ne soit pas inintéressant ; je trouve que c’est un peu une rupture de rythme et que ça ne sonne pas très bien. Ce qui rattrape ceci par contre c’est les dernières secondes de cette pièce qui sont une parfaite transition sur la chanson d’après « Kryogena » qui est elle-même une continuité de cet interlude.
Derniers détails intéressants, le groupe se permet d’ajouter des sons plus électro dont je ne connais pas la source sur la dernière partie de la chanson « HHH ». En général, je ne trouve pas ce genre de passages particulièrement intéressants, mais celui-ci a attiré mon attention. En effet, on croirait la chanson finie et cet espèce de gros riff électro accompagné des autres instruments vient vous en recoller un coup derrière le crâne histoire de s’assurer que vous ne bougiez pas ! Vraiment appréciable finalement.
Je ne vais pas entrer dans plus de détails, mais pour conclure je dirai que malgré un interlude casseur de rythme, un total un peu court (42 minutes quand c’est bon ça passe trop vite) et certains passages qui ne s’affirment pas encore assez, le tout est d’excellente qualité et ça tape fort. Bref, du néo comme ça manquait et comme on l’aime.
En plus, les chants sont en français ! Eh oui, donc vous pourrez apprécier le message et les paroles dans tous leurs détails sans faire d’efforts. Et pour moi c’est un gros plus pour le groupe. Faire quelque chose qui sonne si bien en français n’est pas toujours chose aisée.
Du néo qui tape, un groupe local fort sympathique et en plus, cerise sur le sunday, l’album est gratuit ! Alors aucune raison de ne pas vous le procurer pour l’écouter. Allez, faites-vous plaisir, allez le télécharger
ICI
Bien à vous.