Avant d’acheter cet album, prenez vos précautions : payez trois mois de loyer en avance, préparez-vous une réserve substantielle de nourriture et dites au revoir à votre famille, car vous allez replonger dans le monde de Batman, Pokémon et X-Men pour très longtemps. Après s’être bâti une solide réputation dans le monde étrange du Video Game Metal, Powerglove embarque maintenant dans l’univers des cartoons et autres séries télés qui ont marqué l’enfance d’une génération. Et quand il s’agit d’allier nostalgie et métal, il n’y pas meilleur qu’eux!
D’emblée en découvrant l’album, on remarque l’excellentissime production, qui est à des années-lumière des précédents efforts de la formation. Évidemment, la guitare est souvent en avant-plan et bénéficie d’une attention particulière, mais la sonorité et le volume de la basse sont aussi très appréciés. On pourrait regretter une batterie au son un peu trop artificiel, mais rien de bien grave. Passé ces premiers constats, on constate que les compositions de Powerglove ont énormément gagné en complexité et en richesse : loin de se reposer sur un simple riff de guitare, les mélodies sont multiples (guitares et claviers sont omniprésents) et toujours accrocheuses sans être simplistes. L’orchestration, toujours bien intégrée, est un point fort de l’album et apporte beaucoup aux pièces.
La plus grande réussite de cet album est d’avoir su arranger des mélodies bon enfant et joyeuses en pièces agressives, puissantes et parfois étrangement sombres en demeurant tout à fait cohérent. Le mélange fonctionne à merveille, et on se surprend à headbanger comme un dément sur les thèmes des Pierrafeu ou d’Inspecteur Gadget. Certains passages flirtent avec le Black Metal et on y entend des roulements de base drum qui feraient honneur aux grands du Death Metal, en plus des solos endiablés cher à la formation.
L’album regorge de chef-d’œuvre et il est difficile de trouver une chanson moins bonne que les autres, mais mes favorites sont sans doute Batman et Winnie the Pooh. Agréable surprise, on découvre que Tony Kakko de Sonata Arctica a prêté sa voix à la chanson thème de Pokémon pour un résultat mémorable, ainsi que dans les Simpsons.
Bref, cet album est une merveille musicale, une ode à la nostalgie métallique unique et puissante, et ce, pour tous les âges. La seule raison que je peux imaginer pour ne pas l’aimer est la surdité complète.
Et encore.