Il s’est écoulé 13 ans entre les deux derniers albums du groupe Californien Forbidden. Le groupe s’est séparé en 1997 après les insuccès des albums ‘Distortion’ et ‘Green’. En 2007, le groupe revenait à la vie pour quelques concerts en Europe et au Japon. Avec le succès obtenu durant ces concerts, un nouvel album était la seule option logique pour le groupe. Ce n’est pas un retour de la formation original, même si nous y retrouvons plusieurs membres originaux. Bien entendu, Russ Anderson est encore LA voix de Forbidden. Le guitariste fondateur du groupe est Craig Locicero, il est accompagné de Steve Smyth (ex Testament et Nevermore), le bassiste est toujours Matt Camacho et l’on retrouve maintenant Mark Hernandez (Heathen et Demonica) derrière la batterie.
Après une introduction relativement longue, voire trop longue, on reconnait le style direct et agressif du groupe sur le titre ‘Forsaken at the Gates’. Le rythme est infernal, les guitares sont orientées majoritairement sur le style rythmique, mais elles nous offrent aussi un très bon solo. La voix de Russ est principalement grave, mais tellement puissante. Le travail de Mark à la batterie est un autre élément positif de cette très bonne composition. ‘Overthrow’ est une composition bien travaillée qui contient plusieurs styles musicaux. La musique est très simple et agressive, la voix est composée d’un habile mélange de voix brutale et claire. Pendant la section instrumentale qui précède le solo de guitare, nous avons droit à un cri majestueux de Russ, de toute évidence, il n’a rien perdu de sa polyvalence vocale. La vitesse est le mot d’ordre sur le titre ‘Adapt Or Die’. Le groupe conserve cependant une certaine retenue et n’hésite pas à ralentir le tempo à plusieurs reprises, ce qui donne beaucoup de textures à la musique. On retrouve une atmosphère sombre et sinistre sur le morceau ‘Swine’. Le tempo est inhabituellement lent pour le groupe, mais cette pièce au style ‘Doom’ est exécutée à perfection. Le solo fait contraste avec la musique par sa rapidité et son style mélodique. ‘Dragging My Casket’ est une autre composition qui contient plusieurs styles. Que ce soit la rapidité, une section rythmique dominante, un refrain accrocheur ou un très bon solo de guitare, tout y est, et ce, sans aucuns excès. Le refrain, à lui seul, fait de cette composition un bon choix pour les concerts. Les amateurs ne pourront s’empêcher de chanter ce refrain entrainant. C’est un mélange de guitares électriques et acoustiques qui sont la base du titre ‘Hopenosis’. La voix de Russ est remplie d’émotions, principalement lors des moments acoustiques, ce qui complémente la musique de ce titre à merveille. On retrouve une grande similitude entre le traitement vocal du titre ‘Inhuman Race’ et celui qui existe sur ‘One Foot in Hell’ de l’album ‘Twisted Into Form’. La musique est axée sur la section rythmique et convient à merveille avec la voix. L’album se termine avec la pièce titre. La musique est très rapide et brutale du début à la fin. On y retrouve une belle complexité qui ne nuit pas à la fluidité de la musique. Cette composition est certainement celle qui dégage le plus d’énergie, elle saura combler les amateurs lors des concerts.
Il aura fallu attendre 13 ans, avant d’avoir un nouvel album de ce groupe qui a marqué la fin des années 1980. Si vous avez des doutes à savoir si le nouvel album de Forbidden en vaut le coup, n’ayez crainte, les musiciens sont en grande forme et l’album est une grande réussite. La musique est plus complexe que sur les deux premiers albums du groupe. Elle est encore une fois centrée sur la guitare et le style Thrash est toujours aussi dominant. Il est fort agréable de voir que le groupe n’a pas essayé de simplement recréer ce qu’ils avaient fait en début de carrière. Le résultat est un album ayant une production moderne et chaleureuse. Ce dernier est aussi la suite logique de l’album ‘Twisted Into Form’ paru en 1990. Il est juste dommage d’avoir attendu aussi longtemps!