La Deuxième Guerre mondiale fut un évènement qui a marqué le dernier siècle et qui fait encore partie de notre quotidien. En effet, elle a inspiré et inspire encore maints artistes et le Métal n’en fait pas exception. Plus précisément, Hail Of Bullets y a fait référence tout au long de son premier album studio s’intitulant ‘’…Of Frost And War’’ dont la critique peut être retrouvée sur MusikUniverse.net. Dans le cas présent, Eastern Front utilise un peu le même concept, mais avec une sauce noire. Il décrit sa musique comme étant du ‘’War Torn Black Metal’’, une musique inspirée par le bon vieux Black Métal, mais ayant des passages plus Doom, Death, Folk et même Classiques pour bien créer un éventail d’atmosphères dans leurs chansons. Saura-t-il conquérir le public visé avec son premier effort ?
La première chose qui frappe l’auditeur est bien évidemment les racines bien ancrées dans la musique d’Eastern Front. Le vocal de Nagant est perçant, puissant et lourd à la fois. Il ne se contente pas de rester dans un registre aigu, mais il vogue plutôt dans les différentes gammes. Il réussit vraiment à véhiculer un amalgame d’émotions tout au long de l’effort. Sa performance teintée de violence et de cruauté cadre bien avec le contexte mis en place par ses compatriotes. Il se permet même quelques classiques ‘’HUH!’’. Personnellement, lorsqu’il est question d’évènements lourds et touchants comme celui exploité, je préfère une voix vigoureuse qui ajoute une touche de réalité au message divulgué et non une performance semi-féminine à la Bruce Dickinson (Iron Maiden) ou à la Fabio Lione (Rhapsody of Fire). À la guitare, Holocaust et Krieg sont majoritairement fidèles au style principalement exploité. Riffs rapides, incessants et notes affilées comme des lames de rasoir sont au rendez-vous tout au long de l’opus. Malgré tout, leur travail de s’arrête pas là. Ils contribuent énormément à créer le ‘’War Torn Black Metal’’ cité en début de critique, aspect qui sera traité un peu plus tard. À la basse, avec une oreille bien tendue, il est possible de bien cerner le travail de Destroyer. Il ne se détache pas trop de l’ensemble musical et n’est pas plus sollicité lors des moments moins sombres, ce qui m’a légèrement déçu. À la batterie, Destruction ‘’détruit’’ vraiment tout sur son passage. Sa haute vélocité et son agressivité viennent renchérir l’atmosphère guerrière qui se veut la trame de fond du présent album. Il s’adapte bien aux moments Doom/Death/Folk/Classique en modifiant son jeu de belle façon. Sa versatilité de caméléon est vraiment un point fort de l’opus. Qu’il induise un rythme militaire de caisse claire, qu’il fasse des blastbeats caractéristiques du Black Métal ou qu’il fasse la pieuvre pendant un instant plus Death Métal, son jeu est juste et toujours à propos.
Comme énoncé en début de critique, Eastern Front ne se contente pas de faire du Métal Noir normal comme bien des formations de nos jours. Il apporte une nouvelle dimension qui pourrait se décrire comme un mélange des styles dépendant du sentiment et l’histoire véhiculée dans une pièce en question. Certes, ce n’est pas sa majeure, mais son approche est intéressante et mérite d’être un peu plus décortiquée. Il me sera difficile de bien expliquer le phénomène en quelques phrases, mais la première image qui me vient en tête est un homme-orchestre qui a tous ses instruments à portée de main et qui peut s’adapter rapidement. C’est le même principe avec ‘’Blood On Snow’’. À travers des passages Black s’insèrent des moments folkloriques, voire même festifs, des ambiances avec violons, guitares acoustiques et effets sonores sans oublier les mélodies rappelant les belles années du Death Métal.
En résumé, avec ‘’Blood On Snow’’, Eastern Front arrive un peu de nulle part de notre côté de l’océan Atlantique avec seulement un démo d’une chanson à son actif. Son style musical hors du commun m’a vraiment charmé et je suis certain que plusieurs d’entre vous seront aussi conquis par sa musique originale, mais traditionnelle à la fois. Le quintet s’est aventuré dans une direction déjà exploitée, mais réussit à tirer son épingle du jeu avec brio.
Un disque à ajouter à votre collection… sans hésitation!