Afin de célébrer leur 25e anniversaire, les citrouilles allemandes nous offrent une compilation de leurs meilleurs succès. Pour fêter cela en grand, le groupe prend la peine de réenregistrer et réarranger toutes les pièces qui se trouvent sur cette compilation.
Dès les premières notes du morceau ‘Dr. Stein’, on pourrait se demander si nous avons bel et bien inséré le bon CD dans le lecteur. On reconnait la belle mélodie, mais nous avons droit à une version ayant un saxophone au lieu d’une guitare comme instrument principal. Oui, vous avez bien lu, du saxophone! Cette nouvelle version n’est pas comparable au matériel de l’album ‘Chameleon’, mais ce n’est pas très loin. Le choc initial passé, nous continuons donc dans ce monde parallèle avec une version acoustique du titre ‘Future World’. Cela rend la pièce plus simple et du même coup plus ordinaire que la version originale. Le fait de remplacer le solo de guitare par un solo de batterie est intéressant, mais c’est le manque d’intensité qui retient surtout l’attention. Autant certaines compositions sont métamorphosées, autant d’autres restent très similaires aux versions originales. En effet, les pièces ‘If I Could Fly’ et ‘Perfect Gentleman’ ne sont pas vraiment différentes des versions originales sauf si ce n’est que la première reçoit un traitement orchestral. En plus de ne pas être lourd, l’album n’est pas très rapide non plus. On y retrouve une version encore plus tranquille de la ballade ‘Where The Rain Grows’! Côté musical, c’est bien réussi, mais la réussite s’arrête là. Le groupe nous sert aussi une version simpliste et de la ballade ‘Forever And One’. À travers toutes ces reprises, nous avons droit à une nouvelle composition du nom de ‘The Keeper’s Trilogy’. Cette dernière est sans aucun doute la pièce centrale d’album. C’est un tour de force de réarranger les trois classiques de cette trilogie en une seule d’une durée de 17 minutes. Pour s’exécuter, le groupe est accompagné notamment de l’orchestre symphonique de Prague. En plus de l’orchestration, nous avons droits à de superbes harmonies et une chorale. La mélodie est entrainante, dynamique et n’est pas trop disparate. Le résultat n’est pas parfait, mais c’est la composition qui s’en rapproche le plus de toutes celles qui se trouvent sur l’album. Après un tel chef-d'œuvre, il est simplement inconcevable de retrouver une version aussi atroce que la reprise du titre ‘Eagle Fly Free’. Nous savons tous que Andi Deris à de la difficulté avec les mélodies vocales de Michael Kiske. Même si l’on réarrange les compositions afin qu’il soit plus à l’aise à la voix, le résultat reste tout simplement horrible. Dans la même catégorie, on retrouve le massacre du classique ‘I Want Out’, l’entendre une fois est simplement une fois de trop. La touche mexicaine ajoutée à ‘Fallen To Pieces’ lui va à merveille. Le traitement des guitares est bien fait et les arrangements sont bien réussis et cela rend la pièce plus accessible. L’album se termine avec la reprise de la superbe ‘A Tale That Wasn’t Right’. Le résultat est puissant et même un peu lugubre à certains moments.
L’intention initiale du groupe était bonne, le résultat nous laisse cependant sur notre appétit. Nous avons droit à quelques bons moments, mais ce sont les déceptions qui ressortent bien plus que les surprises. Même la superbe ‘Keeper’s Trilogy’ ne peut sauver cet album. Il reste à espérer que les célébrations vont reprendre de plus belle avec le nouvel album.