1996, The Jester Race … ces seuls mots évoquent à beaucoup de gens l’ère où les Suédois d’In Flames dominaient la scène du Death Melodic de Gothenburg. C’était leur 2e album, mais le premier avec Anders Fridén au chant. Alors, qu’est-ce qui fait de The Jester Race un classique?
La réponse est simple : les guitares. En effet, The Jester Race est un album extrêmement centré sur le duo de guitares (Jesper et Glenn Ljungström) : passages acoustiques, nombreux riffs différents et solos très présents, les bases du Death Melodic sont là. Heureusement, les compositions de guitare de cet album sont d’une qualité exceptionnelle et la dualité des mélodies offre une profondeur très intéressante. L’album bénéficie aussi de structures assez complexes où les changements de tempo sont fréquents, ce qui convient très bien au style recherché et qui permet de varier encore les mélodies. Il est très impressionnant de constater que les membres du groupe étaient dans la vingtaine lorsqu’ils ont composé The Jester Race.
Malheureusement, ce qui fait la force de l’album est aussi sa faiblesse. En effet, le duo de guitare ne laisse pas sa place à grand monde : la batterie reste simple avec quelques rythmes techniques, mais très peu de passes et les riffs de basse sont très simplifiés quand on les compare aux guitares.
Mais tout n’est pas perdu, car Anders Fridén arrive à la rescousse! Son chant est assez particulier : il grogne de manière très gutturale, mais tout en évoluant dans un registre assez aigu, tout cela avec beaucoup d’émotion. Une réussite selon moi, mais c’est un style très singulier qui ne plaît pas à tout le monde. Dans tous les cas, Anders réussit heureusement à prendre sa place dans l’album.
Autre point d’importance, les paroles de l’album sont très intéressantes. Loin des textes controversés du In Flames « moderne », les paroles de The Jester Race traitent d’Astronomie, de Science-fiction et de misanthropie et sont d’une qualité rare.
Au niveau des pièces, l’album est très complet. Chaque chanson est digne de mention et semble avoir bénéficié de beaucoup de travail de composition. Mes préférées sont Artifacts of The Black Rain et Dead God in Me, mais c’est un très choix personnel tant les pièces sont soignées.
Au final, on n’a aucun mal à comprendre pourquoi cet album s’est issu au rang des classiques : mélodique, complexe et travaillé, c’est un album indispensable pour tout fan de Death Melodic.