Réelle sensation de la scène rock américaine,
Cky distribue en juin 2009 sa cinquième offrande, "Carver City". Même si sa percée au Canada est tout de même bien amorcée, son nom circule depuis plusieurs années chez nos voisins du sud. Composé de Deron Miller (chant, guitare, basse), Chad Ginsburg (guitare, basse, production), Jess Margera (batterie), et Matt "Dice" Deis (basse), CKY est de passage en spectacle au National le 15 juin. Il faut souligner que le batteur Jess Margera est le frère de Bam Margera, ce qui explique la présence de CKY sur des émissions et des films tels que Jackass, Jackass: The Movie, Viva La Bam.
Outre ce léger lien familier, CKY est plutôt connu pour son mélange musical et ses compositions dans la scène rock. Il est tout de même difficile de classer correctement le style et les influences de la formation. Sur la pièce "Hellions on Parade", CKY montre bien ses couleurs et son approche musicales. Il s'agit d'une certaine combinaison de metal alternatif, grundge moderne, new wave, progressive, rock et une légère touche rétro avec la présence du synthétiseur. Le premier simple majeur de cette sortie est "A#1 Roller Rager", qui possède un rythme modéré, mais surtout une étrange sonorité au synthétiseur à quelques endroits. La facette rétro se fait aussi entendre sur le morceau "Woe Is Me". Plus mélodique depuis quelques années, CKY a sûrement essayer d'offrir un disque s'écartant des standards. Ce changement musical progressif a sans aucun doute déçu certains anciens amateurs, mais il ouvre également la porte à un marché différent.
En fait, l'élément principal que le groupe devra bien maîtriser ce nouveau marché, c'est évidemment le synthétiseur. Il donne la chance aux membres de greffer plus de styles à ses influences, notamment le new wave et l'effet rétro. Le côté heavy/metal se situe majoritairement au niveau des guitares et du "scream", dont la présence est modeste, sur une pièce comme "The Boardwalk Body". Selon moi, la carte cachée de l'album est - l'envoûtante - ballade "The Era of an End". Il s'agit probablement de la parfaite harmonie progressive et de la possibilité pour CKY de montrer son talent à son maximum. L'ère des ballades des années 80 rock/metal s'adapte merveilleusement à la réaction que peut créer des influences à la Pink Floyd et Porcupine Tree. Pour plus de rock, "Karmaworks" fait sa part du travail avec une bonne dose de rock, plus de riffs accrocheurs et une mélodie efficace.
Dans l'ensemble, "Carver City" ne m'a pas convaincu avec son type de synthétiseur à la saveur new wave. Par contre, ce n'est pas présent à 100% dans le matériel, alors on peut apprécier les guitares, le vocal et le synthétiseur sur d'autres influences. Lors de l'écoute de ce disque, il semble me manquer vraiment des refrains plus accrocheurs et j'ai l'impression que CKY a trop tenté de nous donner leur saveur électronique/progressive. C'est peut-être tout simplement que je m'attendais à quelque chose de plus rock. Parce qu'ici, nous avons du heavy mid-tempo, malgré les clins d'oeil plus agressif à divers moments. Pour la majorité du disque, le public cible ne sera pas le plus vaste de l'histoire de la musique. Un résultat intéressant, dont l'idée de sortir de la routine musicale rock actuelle est fort appréciée.
Meilleures pièces: "The Era of an End", "Hellions on Parade", "Karmaworks".
MySpace:
http://www.myspace.com/cky