Disponible depuis le 5 mai 2009, le groupe metalcore Christian américain The Devil Wears Prada en est déjà à son troisième album avec la sortie de "With Roots Above And Branches Below". En 2006, The Devil Wears Prada se fait connaître dès sa première offrande "Dear Love: A Beautiful Discord" avec les pièces "Dogs Can Grow Beards All Over" et l'originale "Swords, Dragons, and Diet Coke". L'année suivante, il revient à la charge avec "The Plague", pas complètement révolutionnaire, mais le groupe a gardé sa touche personnelle. Reconnu dans la scène metalcore pour la progression musicale à l'intérieur de ses compositions depuis la parution de "The Plague", j'étais curieux d'entendre le résultat.
Dès les pièces "I Hate Buffering" et "Dez Moines", on peut remarquer rapidement la distinction entre cette sortie et les deux opus précédents. Le changement majeur se situe au niveau du chant, où le "scream" devient plutôt timide, et on y retrouve surtout du "growls" et du chant clair. Mike Hranica n'a réellement pas le plus efficace scream de la scène metalcore sur cet album, ce qui est bien dommage. Ce n'est pas une réelle surprise pour ce qui est chant clair, puisque The Devil Wears Prada l'utilisait déjà. Par contre, ce détail en fait un album beaucoup plus thrashy, plus metal. Ajoutons à cet élément les petits ajouts au synthétiseur/piano/clavier, encore plus présents, sur une pièce comme "Ben Has a Kid". De plus, nous avons même une ballade avec seulement du chant clair sur "Louder Than Thunder".
En fait, il s'agit d'un changement de cap visible pour The Devil Wears Prada, qui semble s'éloigner encore plus du mouvement scream. Ce n'est pas habituel de pouvoir dire qu'un groupe metalcore soit aussi épique/atmosphérique dans ses mélodies. Nous avons l'impression de tomber parfois dans la répétition, mais la majorité des pièces comportent des breakdown typiquement metalcore, des passages mélancoliques/atmosphériques au clavier, et plusieurs accélérations brutales à la batterie. Le duo synthétiseur/clavier a toujours été une facette utilisée par TDWP, mais vous remarquerez qu'il ne s'agit plus que d'un simple amusement. Ces effets sont plus travaillés, et nous avons sous la main une certaine influence tirée du metal progressif/ambiant. Malgré la qualité des morceaux, qui sont peaufinés au maximum, il est impossible de savoir si l'un d'eux sortira totalement du lot.
En général, The Devil Wears Prada a pu surprendre son public avec un disque différent du reste de sa discographie, tout en continuant de populariser sa touche personnelle. Les éléments mélodiques, atmosphériques et metalcore sont vraiment mis en valeur par les membres, et c'est sûrement ceci qui attirera plus votre attention. Cependant, il ne faut pas avoir peur du mélange entre le metalcore et les passages électroniques. Pour les nostalgiques, "Assistant to the Regional Manager" comblera les attentes des amateurs du groupe en terme de brutalité, c'est l'une des meilleures pièces de TDWP. "With Roots Above And Branches Below" est probablement le plus accompli de The Devil Wears Prada jusqu'à présent, mais je demeure tout de même un plus grand amateur de "Dear Love: A Beautiful Discord" pour ses breakdown metalcore aux guitares. À l'époque, The Devil Wears Prada offrait quelque chose de plus "in your face", tandis que maintenant il faut savoir prendre du recul avant de briser la mâchoire d'un voisin avec un coup de coude.
Meilleures pièces: "Big Wiggly Style", "Louder Than Thunder", "I Hate Buffering", "Assistant to the Regional Manager".