Jelly Fiche a été fondé en 2005 par une association entre un mordu de rock et de poésie (Syd), un accroc du jazz (Eric Plante) et un musicien amant de rock progressif des années ’60-’70 (Jean-François Arsenault). Ces trois musiciens possèdent également leurs lots d’expériences respectives qui ajoutent une crédibilité certaine à ce nouveau projet. Syd a notamment joué avec Sylvain Cossette et dans Rock Story. Eric Plante s’est associé avec le Cirque du Soleil pendant de longues années pour les spectacles Quidam et Alegria ; il s’est même permis de faire le tour du monde pendant cette période. J-F Arsenault s’est notamment associé avec Hugo Lapointe, Lulu Hughes et Night Fever. ‘Tout ce que j’ai rêvé’ est ce premier album de Jelly Fiche paru en 2008 et est composé de 9 pièces d’un style alliant les nombreuses influences de chacun des membres. Malgré ces multiples couleurs musicales, le style reste essentiellement un rock d’ambiance progressif et poétique.
Cet album possède cette belle particularité d’être de langue française tout en ayant une approche musicale influencée des formations légendaires telles Pink Floyd, Gentle Giant, Kim Crimson, David Bowie et Led Zeppelin. La langue de Molière s’avère bien sûr un élément important qui renforce l’aspect poétique des textes de Syd et là, quand je vous parle de poésie, c’est au sens très propre!!! Celle-ci coule généralement moins bien dans la musique de type ‘rock’ mais crée cette originalité qui peut manquer à la langue anglaise qui reprend souvent les mêmes mots pour plusieurs significations. Dans le cas de Jelly Fiche, il est impressionnant de voir à quel point les paroles coulent bien dans les compositions du groupe.
Sur ‘Tout ce que j’ai rêvé’, Jelly Fiche nous présente une musique très mélodique qui allie bien la poésie et l’ambiance progressive, en plus d’y ajouter des éléments distinctifs de jazz grâce aux lignes de saxophone présentes dans les pièces. De plus, certaines lignes de flûte ont été ajoutées sur l’album et ajoutent à la richesse des compositions. Les paroles sont généralement abstraites et il y a un grand souci de dépassement musical dans tout ce qui compose l’essence des compositions ; tout va bien au delà des frontières de la musique francophone d’aujourd’hui. Jelly Fiche nous offre un style unique qui rend justice à notre belle langue et se fout éperdument de savoir s’il y aura un succès commercial à venir.
‘Tout ce que j’ai rêvé’ est un album qui présente de belles variantes et des mélodies qui chevauchent entre plusieurs styles riches en harmonies musicales. J’ai particulièrement apprécié une pièce telle ‘Cache au fond plus haut’, qui marie élégamment le côté ‘Rock’ à la Led Zeppelin et le ‘funk’. Je n’ai pas l’habitude d’être friand des groupes qui chantent en français mais dans ce cas, il y a une force dans ce groupe qui me permet de croire que tous les éléments sont présents pour une écoute des plus enrichissante.