J’ai vu Gojira pour la première fois en novembre dernier avec In Flames, et j’avais été ébloui par leur performance hors-norme. C’est un groupe réellement unique, quelque chose qui vous prend aux tripes. Ce n’est pas une musique simple et accrocheuse : c’est quelque chose de lourd, sombre et brutal, un mélange incisif d’agressivité et de technique. Chaque hurlement de Joseph respire la hargne et le désespoir, chaque blast beat écrase tout sur son passage avec la subtilité d’un bulldozer, chaque riff a la puissance entêtante d’un métronome. Après un From Mars to Sirius très réussi en 2005, les Français nous reviennent avec leur nouveau rejeton. Procédons à la dissection de cet enfant définitivement à part.
L’album commence doucement avec ‘’Oroborus’’ et son ‘’tapping’’ hypnotique et envoutant. C’est une pièce vraiment spéciale et assez douce selon les critères de Gojira, même si l’agressivité reprend le dessus plus tard dans la pièce. Une vraie réussite. On continue avec ‘’Toxic Garbage Island’’, très fidèle au son de Gojira : un riff puissant et saccadé, suivi par un refrain tout aussi réussi. Un classique. Avec ‘’A sight to Behold’’, Gojira tente d’explorer un son plus électronique et robotisé. Si la performance du batteur est appréciable, c’est une expérimentation dont on aurait pu se passer. Après un ‘’Yama’s Messengers’’ classique, mais efficace, place à ‘’The Silver Cord’’, un interlude instrumental dans la veine de ‘’Unicorn’’ (sur l’album précédent), très intéressent. Dans ‘’Adoration for None’’, Randy de Lamb of God met sa voix au service des nos amis français pour un résultat troublant de brutalité. ‘’The Art of Dying’’ se démarque par son introduction aux sonorités mystérieuses, tandis que ‘’Vacuity’’ est une pièce puissante au rythme très prononcé.
Que retenir de cette dissection? Un excellent album pour sûr. Gojira reste fidèle au son qui le caractérise, peut-être trop fidèle parfois, mais toujours est-il que ce CD est une valeur sûre. Si vous aimez le Death progressif et technique, vous ne serez pas déçu.