Le band : Alla Fedynitch : Basse; Tom Diener : Batterie; Franziska Huth : Chant; Waldemar Sorychta : Guitare
Terre d’accueil : Allemagne
À savoir
Le longiligne guitariste-compositeur Waldemar Sorytcha est également un producteur réputé (Lacuna Coil, Moonspell et Tiamat), qui a par ailleurs contribué à la sonorité de plusieurs groupes (tels : The Gathering, Sentenced et Samael). Initialement c’est Sandra Schleret qui était prévue au chant, mais elle a du être remplacé pour des raisons de santé. Sur l’enregistrement c’est Gas Lipstick qui est à la batterie (de son vrai nom : Mikka Kirstian Karppinen du groupe HIM (His Infernal Majesty originairement). Les sessions d’enregistrement se sont réalisées sur une période de 2 ans (et cela s’entend). L’image du groupe bénéficie du contraste entre le noir métal de la bassiste et l’ingénue blondeur de la chanteuse.
Présentation générale
Ce nouveau groupe définit lui-même sa musique comme étant : belle, douce-amère, mystique, noire, intense et rock. L’album Faith réussit à être fidèle à ce concept musical ambitieux. Il faut toutefois ajouter un caractère pop, surtout dans les voix, qui dilue et décolore le caractère métallique des différents pièces. Le métal s’abreuve désormais à toutes les sources : classique, opéra, folklore, gospel, jazz; des groupes frayaient déjà avec la pop (Vision of Atlantis, Xandria, Nigthwish même et d’autres), mais Eyes of Eden franchit le cap vers un nouveau genre (si on fait exception de Evanescence et autres cousins de la belle grande famille du métal). C’est loin d’être désagréable quoique parfois surprenant et un peu agaçant. Mais oui, il y a du métal dans cet album et même du très bon à plusieurs moments de grâce.
Voici mon appréciation de l’album, selon des critères communément partagés par les auditeurs.
Essence métal (3/5): Du vrai pur et dur métal à plusieurs moments, hormis la partie vocale. Reste tout de même dans un créneau relativement ‘’soft’’.
Chant (3/5): Beaucoup de technologie (voix sur voix, écho, mixage, etc.); le côté pop à l’américaine en agacera plus d’un.
Guitares (4/5): Maîtrise retenue, précision et force de caractère, mais peu d’agressivité et de folie.
Partie rythmique (4/5): Un maître, en symbiose avec la basse.
Choeurs (2/5): Franziska fait ses propres chœurs d’assez belle façon.
Orchestrations (3/5): Simplicité et efficacité, selon un schéma un peu répétitif.
Aspects mélodiques (3/5): Ça coule bien, mais dans des cadres assez convenus.
Aspects symphoniques (2/5): Les intros d’inspiration classique sont très réussies, mais très courtes. Les chœurs sont subtils, sans caractère épique.
Références classiques ou à d’autres styles (2/5): arabisant, gypsy et vec un brin de ce bon vieux Mike Oldfield sur la neuvième plage.
Textes (2/5): Poésie mystique, douce-amère, sans message particulier.
Production (4/5): Impeccable.
Virtuosité (4/5): Des pros, qui restent à l’intérieur d’un format un peu limitatif.
Homogénéité (4/5): Oui, même un peu trop uniforme.
Originalité et recherche (3/5): Une nouvelle sauce métal pop visant à élargir le public auditeur, avec le risque de dérive et de travestissement que cela comporte.
Opinion des collègues (4/5): D’accord pour l’opinion globalement positive, mais je ne partage pas les commentaires dithyrambiques sur la voix de la chanteuse.
Cote moyenne et appréciation d’ensemble (3/5): N’empêche que ça s’écoute bien, une fois passé les premières écoutes dubitatives. La partie métal est une joie pour les oreilles et ‘’the evil’’ à dompter en chacun de nous.
Critère ultime : 30 degrés d’angle de levée du poil sur le bras (sur 90 degrés d’intensité).
Meilleurs titres : Winter Night (1) pour la voix mauresque; Dancing (5) pour la rythmique d’enfer et l’enthousiasme général; Man In The Flame (8) pour l’intro classique en cordes pizzicato et les descentes en cascades; From Heaven Sent (9) pour la guitare sèche et électrique vibrante haute perchée à la Mike Oldfield.
En guise de conclusion
EYES OF EDEN et Waldemar Sorychta font de la bonne musique, souvent inspirée, jouée avec maestria, enregistrée et produite avec professionnalisme. La zone de frontière avec la pop peut déranger, mais pourquoi bouder son plaisir.