La première chose qui m'a intriguée avec le nouvel album de Heidevolk était le titre de leur premier album : Walhalla Wacht. Était-ce une regrettable faute d'anglais pour « Walhalla voit/regarde/surveille » ou bien était-ce un groupe allemand (pour « Walhalla attend »)? Cette dernière supposition me semblait plus probable, à voir le nom du groupe, mais là encore je me suis trompée : Heidevolk est en fait Hollandais. À ce moment-là, je me suis intéressée aux paroles. Pour un groupe folk metal, chanter dans sa langue maternelle est la moindre des choses, et je crois bien que c'est le premier groupe que j'entends dans cette langue. À lire les paroles, j'ai l'impression d'avoir affaire à un mélange d'allemand et de danois (ce dernier que je trouve déjà hilarant, Heidevolk me promet donc un excellent moment!) Mais ceci n'est pas un cours de linguistique, mais une critique de musique.
Walhalla Wacht est le deuxième album de la formation après De Strijdlust Is Geboren (« le combat est né »). Dix titres entremêlent leurs histoires de bières, de combats, de légendes et de mythologie. Question de faire des comparaisons, je dirais que l'album est un Svartsot dilué au Tyr ou encore un Korpiklaani et un Finntroll sur tranquillisants. « Hulde Aan De Kastelein » (Hommage au Tavernier) et « Naar De Hal Der Gevallenen » (Dans le Hall des Morts au Combat) sont deux courtes ballades accompagnées minimalement par ou une flûte ou une guitare sèche. Comme de fait, dans la première on se croirait dans une taverne où des guerriers se mettent soudainement à taper du pied et chanter ensemble en l'honneur du tavernier. La seconde serait ces mêmes soudards qui auraient péri (lors des trois pièces qui séparent ces deux dernières, qui racontent batailles et faits historiques) et se retrouveraient au Walhalla. Sans tout comprendre de ce qu'ils racontent, ils mentionnent tout de même Heimdallr, Baldr et Hodr, des personnages de la mythologie germaine scandinave. Mis à part encore la dernière pièce qui est instrumentale, les autres sept morceaux sont un métal folklorique sans couleur black ou death. Le chant est clean et double, la musique très rythmée et pas particulièrement agressive ou rapide. Ce n'est pas ce qui siérait à Heidevolk de toute façon : Walhalla Wacht est une question d'harmonie de chaque instrument, et c'est réussi. Aucun instrument n'empiète sur l'autre, sauf peut-être la bass qui se fait enterrer, mais c'est une surprise pour personne, n'est-ce pas? À plusieurs reprises, sur « Saksenland », « Koning Radboud » et « Walhalla Wacht » notamment, l'envie de battre le rythme de la tête ou du pied se fait sentir. La composition des morceaux est irréprochable, les riffs sont mélodiques et entraînants, mais je sens que, comme pour la majorité des groupes folk, écouter les albums ne rend jamais justice à une performance vive.
Cependant, je me surprends, après plusieurs écoutes, à désirer un peu plus d'agressivité, mais ce n'est pas Heidevolk qui me satisfera. Cet album est complet en soi, et donner plus de présence à la batterie et aux guitares et changer la voix déséquilibrerait ce qui est déjà bien accompli et exécuté. Walhalla Wacht ne vient pas révolutionner la scène folk metal, mais le groupe mériterait que les fans du genre lui prêtent l'oreille, ne serait-ce que pour une seule écoute.