Horna, qui signifie abysse, est originaire de Finlande. Très prolifique, le groupe a produit pas moins de 30 albums, EP, splits, etc., depuis 1993, année de sa création. Leur dernier album est sorti en 2007 et s'intitule Sotahuuto. La pochette propose un collage de vieilles photos reliées à l'une ou l'autre des deux guerres mondiales. J'ai été surprise de constater que l'intérieur offrait les paroles des chansons, puisque Horna se veut un groupe typiquement true black, je considère cette courtoisie inespérée… même si ces paroles sont d'un rouge assez coagulé sur un fond noir, rendant le tout assez illisible (en plus d'être en finlandais).
L'album se compose de 9 morceaux ne dépassant pas les 5 minutes, en fait il est assez court, d'une durée de 36 minutes. Je ne peux pas comparer avec leurs premières productions, mais il est certain qu'avec les années la qualité sonore s'est améliorée. Sotahuuto n'est pas une réalisation de garage, mais il ne donne pas non plus l'impression d'avoir été touché par un ordinateur, du moins à priori. Cependant, si chaque instrument est discernable, même la bass généralement, le mélange donne un résultat neutre, fade en quelque sorte — ce qui fait tout de même changement des murs de bruit qui caractérisent souvent ce genre musical. Pour les fans de black metal, l'album est assez hospitalier, je veux dire, si c'est ce qu'on aime, on aime; on s'entend sur la relativité du terme, oui? Autrement, il serait bien d'entendre live certains titres à condition d'avoir un son impeccable. Il n'y a pas particulièrement de quoi se faire aller la tête sauf quand le rythme ralentit, mais chaque pièce présente de quoi l'écouter jusqu'au bout. Ce quelque chose, pour moi, est dans la plupart des cas l'organisation mélodique des guitares. Je mentionne particulièrement « Tuhontuoja », mais aussi « Cähtölankaus », « Sodanjano » où la bass est mise de l'avant et où l'atmosphère s'alourdit considérablement. « Sotahuuto », la pièce titre, se présente comme la suite logique de « Ukkosmarssi » sans grande distinction entre les deux qui présentent une emphase faite sur la voix. Je dirais des dernières notes de guitare de « Sotahuuto », que si c'était du chant, elles faussent. Heureusement que « Vihanlietsoja » suit pour faire oublier ce que je décrirais comme un malaise. Et le tout se termine avec la rapide « Tulikäsky » qui semble avoir été tranchée. En fait, elle se termine brusquement en plein milieu d'un riff, sans explication, sans raison apparente, qui laisse pantois.
Sotahuuto est un album intéressant, mais qui ne fait pas grande différence. Ce qui est très bien aussi.