Et voilà. Lazarus Bird, la toute dernière bête de Burst, arrive enfin sur nos écrans…euh, écouteurs. Leurs deux derniers albums nous ont habitué à un son unique et intéressant, jouant dans les cordes du progressif, du stoner et du grind en même temps. Maintenant en pleine possession de leurs moyens face à leur propre style, le groupe nous offre un album qui persévère et s’assume complètement dans son propre élément. Riche en couleurs et en atmosphères, Lazarus Bird a réussi à dépasser toutes les attentes.
Encore une fois la formation offre un vent dominant, une trame à toute la structure de l’album. En effet, sans s’abandonner dans le style des albums concepts, chaque nouvelle production du groupe possède sa propre émotion, son propre style. Prey on Life est agressif et dramatique, Origo est envoûtant et psychédélique. Lazarus Bird, tant qu’à lui, est intense et massif. En effet, le groupe semble avoir complètement abandonné les éléments grind au profit d’un style de plus en plus en lien avec le métal sludge (ou stoner). La première pièce, I Hold Vertigo établit immédiatement le rythme de l’album de par sa virulence et la mosaïque d’éléments à la fois progressifs et furieux qui la jalonnent. Immédiatement, on comprend qu’Origo c’est du passé et que le groupe veut tester une nouvelle avenue, nous présenter quelque chose de différent. L’intensité est le mot d’ordre pour Lazarus Bird.
Comme sur Origo, des éléments plus psychédéliques parsèment les chansons. Toutefois, ils ne dictent plus l’atmosphère, bien au contraire, ils sont en parfaite harmonie avec les passages plus agressifs de l’album, servant presque de support. Si Origo s’avère un excellent choix lorsqu’on cherche à se relaxer, Lazarus Bird est beaucoup plus engageant, défoulant. C’est la puissance et la lourdeur qui domine, l’album avance d’un pas lent mais violent. Comme un mammouth en pleine ruée et filmé au ralenti. Les meilleurs exemples de ce changement de ton sont probablement les chansons I Exterminate The I et Momentum, où à certains moments l’on peut même noter une forte ressemblance avec des groupes comme High on Fire ou même Rwake (sans toutefois nous donner l’impression que le groupe ne fait que copier sur les autres). Je n’ai pas beaucoup de reproches à faire sur l’album sauf peut-être l’introduction d’éléments nouveaux qui parfois sont plutôt mal choisis. Entre autres, sur Nineteenhundred, un saxophone s’occupe de la finale de la chanson et il ne semble pas du tout coller au reste de l’album, on a l’impression que le groupe avait simplement décidé d’utiliser un saxophone, sans trop savoir où le mettre ni quoi en faire…Mais bon, ce ne sont là que de minces faiblesses et en général, Lazarus Bird est tout à fait magistral.
En gros, l’album s’écoule pratiquement sans embûches ou faux-pas, chaque chanson dégageant sa propre personnalité et ce, sans altérer ou déroger du style dominant de l’opus. Donc, pour la troisième fois, Burst à réussi à surprendre tout le monde en offrant un album encore plus évolué et mature que leur précédent. Riche, colossal, enveloppant, subtil, caustique, voilà seulement quelques uns des adjectifs qui peuvent qualifier le dernier chef-d’œuvre de Burst. Lazarus Bird est vraiment un spectacle à ne pas manquer.