Déjà un neuvième album studio pour Opeth, groupe qui gagne de plus en plus en popularité, ce qui n’est pas toujours bon signe aux yeux de certains. De plus, il y a eu du mouvement de personnel ces dernières années, en commençant par le batteur Martin Lopez qui a quitté le groupe en 2006 et Peter Lindgren en 2007, le guitariste de longue date du groupe. Ils ont été remplacés par Martin Axerot (batterie) et Fredrik Åkesson (guitare) qui a quitté Arch Enemy. Quelle direction allait prendre le groupe avec le nouvel album, Watershed?
Ce qui frappe le plus en débutant l’écoute de Watershed, c’est d’entendre une douce ballade très simple d’un peu plus de trois minutes avec une voix féminine qui accompagne celle de Mikael… oui, je parle bien d’Opeth! Cette pièce qui pourrait faire peur à certains fans de death a pourtant toute sa raison d’être. Une nouvelle façon d’entamer un album qui se déchaînera progressivement avec la deuxième pièce, Heir Apparent, qui mélange un air lourd, un vocal très guttural et certains moments calme avec piano en arrière scène et de la guitare acoustique. Opeth semble vouloir nous offrir du jamais vu…
Ça se poursuit avec la troisième pièce Lotus Eater qui nous est offerte avec des arrangements plutôt particuliers pour du Opeth. Per Wiberg, le claviériste du groupe, semble avoir complètement changé la sonorisation et l’ambiance de la chanson (les habitués du groupe le noterons) mais Mikael nous impose sa voix grasse par-dessus tout ce charabia musical. Il nous fait aussi entendre sa petite voix douce et angélique sur la pièce Burden qui offre la finale la plus étonnante de toute la discographie du groupe : une mélodie de guitare acoustique complètement désaccordée! La deuxième partie de l’album est cependant plus fidèle a ce qu’Opeth nous a habitués avec les derniers albums. Un son lourd mais entrecoupé de plusieurs moments de douceur et de chants mélodiques. Rien de bien étranger! Les dernières compositions sont toujours excellentes, mais les quatre premières pièces de l’album sont définitivement celles qui mettent Watershed sur la mappe et qui rendent cet album un incontournable dans la discographie du groupe.
Trois ans se sont écoulés entre Ghost Reveries et Watershed et un changement (trop) radical semblait s’installer mais fort heureusement, même avec les nouveaux membres, Watershed reste dans la même voie qu’Opeth a tracée au fil des ans, tout en y apportant une touche particulière. Un album à déguster, sans aucun doute l’un des meilleurs de l’année.