Marcus H. Madigan, l'homme derrière Elvira Madigan (pas la vraie qui a vécu au 19e siècle, ni le film produit en 1967, mais le projet personnel musical qui a émergé en Suède vers 1997), nous arrive avec son quatrième album « Regent sie - shedevils of demonlore - of blood, crosses and biblewars » à la couverture dessinée par le très reconnaissable Royo. Elvira Madigan se veut un mélange de plusieurs styles de musique, en fait, il ne se veut pas autre chose que ce qui plait profondément à son créateur. Tout cela pour dire que les morceaux sont plus orientés vers le black, le gothic, le progressif. L'album se compose de 15 titres officiels divisés en quelques parties jusqu'à un total de 23, d'une longueur rarement plus grande que trois minutes malgré trois chansons d'environ sept à neuf minutes; le tout donnant une somme de 74 minutes.
« Mortal Man and the King » est la première chanson et aussi la plus longue. Dès que la voix « clean » laisse place à celle « black », la ressemblance avec le vieux Cradle of Filth est évidente jusqu'à ce qu'on se rende compte que tout le côté atmosphérique lourd de ce dernier groupe (c'est qui fait son charme à vrai dire) est absent ici. La musique à un côté plus aléatoire, si j'ose dire, moins sombre sans pour autant être complètement positif. Il y a une mélodie presque omniprésente commune à tout l'album. Celui-ci se poursuit avec des titres courts, mais qui, j'ai l'impression, ne le sont pas encore assez… « Simeons Monologue » et « Sister Fairytale » sont des monologues narrant une histoire tragique et fantastique; essentiellement, ces morceaux mettent l'accent sur l'aspect théâtral déjà très présent inhérent au style voulu ici.
Musicalement, chaque instrument est bien joué, même si on se demande parfois s'ils ne sont pas tous numériquement arrangés ou mécaniques à un moment ou un autre –, et ce, malgré le message contraire sur le site officiel. Rien n'est essentiellement original, aucun titre ne ressort mieux que les autres, c'est une suite presque ininterrompue. La batterie gagnerait peut-être à plus de présence et les claviers et les guitares à s'espacer un peu; mais serais-je en train de complètement détruire ce que le style demande? Eh bien, s'il le faut! Si vous voulez un bon album de ce genre, allez plutôt voir du côté du nouveau de Tiamat « Amanethes » ou revenez à vos racines (Anorexia Nervosa, Lacrimosa, Graveworm, Theatre of Tragedy, Théâtre des Vampires, etc). Non pas que Regent Sie soit une complète perte de temps, il faut lui donner sa chance, mais si vous avez déjà découvert vos idoles dans ce genre musical, l'intérêt risque d'être plus lent à s'installer.