Belphegor est un groupe qui oeuvre depuis longtemps dans la scène du metal extrême et leur son avec le temps s’est extrêmement développé, sans cesser d’être pour autant brutal et original. Ils en sont rendus à leur 7e album en règle. Leur précédent, Pestapokalypse, semblait malheureusement d’un niveau moindre à ce que le groupe nous offrait habituellement, aussi Bondage Goat Zombie était porteur d'une certaine attente pour remonter la barre. Et il le fait, sans l’ombre d’un doute.
Belphegor ne s’éloigne pas vraiment de son Death/Black d’origine ici, la musique est en général très brutale et agressive, mais également mélodique par moment, certains riffs ont même une certaine sonorité épique. Les riffs de cet album sont mémorables, étant à la fois travaillés et accrocheurs. En cela, l’album est plutôt diversifié, pouvant sonner parfois épique et particulièrement accrocheur ( le refrain de ‘’Bondage Goat Zombie’’ est particulièrement appréciable en ce sens ), particulièrement brutal ou bien encore plus lent, lourd et crasseux. L’album contient également un certain nombre de solos qui collent bien au style et qui sont plutôt efficaces. Certaines pièces contiennent également des refrains que je trouve personnellement très accrocheurs, autant au niveau des vocaux que des riffs. Au niveau des vocaux mêmes, ceux-ci se révèlent puissants et diversifié. On arrive à bien comprendre les paroles sans pour autant qu’ils ne perdent de leur agressivité
L’album dégage une atmosphère sombre, et violent. Les paroles aux thèmes sexuels tordus ( le groupe s’est parfois inspiré des écrits du célèbre Marquis de Sade pour écrire les paroles de l’album), la brutalité et l’ambiance générale contribuent à imprégner l’auditeur complètement dans l’univers malsain et agressif de Belphegor. La production est excellente, très claire et bien dosée pour chaque instrument. Le groupe arrive à redresser le défaut principal de Pestapokalypse, la constance. Alors que le précédent album était doté d’excellentes pièces, mais malheureusement aussi de moments monotones et moins bien réussis, Bondage Goat Zombie réussis à se redresser à niveau, l’album étant excellent d’un bout à l’autre. Les deux dernières pièces de l’album auraient pu nuire au tout, mais là où ces pièces semblent moins constantes en qualité, on y retrouve une ambiance incroyablement sombre, presque oppressante.
Belphegor réunit ici un alliage de brutalité et de violence à des sonorités parfois mélodiques et épiques, une sonorité accrocheuse à une ambiance malsaine, et c’est là un coup de maître. Cet opus se classe avec Goatreich au titre de meilleur opus du groupe, rien de moins. Nul doute que personnellement, je saurais trouver sa place à cette sortie de Belphegor au travers de mon top 10 à la fin de l’année.