Spectacle: 8 décembre 2007, au club Saphir à Montréal
Organisateur: Apocalypse Productions
Photographe: Mely Pilon
Compte-rendu: Katy Maloney
En ce temps des fêtes, les Montréalais sont récompensés pour avoir été de gentils petits métalleux tout au long de l’année. Le Père Nowel, aka DJ Ostrogoth, nous offre cette année pour la dernière fois le Noël des Ghouls, avec artistes invités Karnaj et Arseniq33. En échange de denrées non périssables, remises à l’organisme Sun Youth, le prix du billet est moins cher, et les 100 premières personnes à se pointer le bout du nez auront un shooter gratuit, servi par deux jolies demoiselles toutes de rouge vêtues. L’ambiance est à la fête, c’est le moins qu’on puisse dire, et c’est ce qui fait le charme de ce party de Noël pas comme les autres!
La soirée débute avec un groupe de joyeux lutins de Beauce, Karnaj, qui donnent dans un registre hardcore/thrash métal. En toute éloquence, ils entretiennent la foule, et lui donne même des bonbons! Il ne s’agit malheureusement pas de pop-tarts, mais bien de CDs du groupe, enveloppés dans un beau petit bas de Noël. Deux chanceux se méritent le prix, l’un pour son enthousiasme, l’autre pour avoir acquiescé à la demande du band et avoir fait la poule devant la scène en monnaie d’échange. Profitant de l’occasion pour lancer leur album « L’armée du Silence », le groupe joue des pièces tirées de celui-ci, ainsi que certaines anciennes pièces de leur répertoire. Un spectacle amusant, tout au plus.
Suit Arseniq 33, qui avec leurs traditionnels (et non conventionnels) costumes de scène, déchargent leur musique abrasive sur une foule qui s’y attends juste assez. Le quatuor, composé de Yannick Pillon (guitare et voix), Alexandre Fecteau (saxophone et voix), Éric Poissant (basse) et Pierre Pitre (batterie et voix), donne dans le hardcore métissé de ska, de métal et d'autres sonorités farfelues. Équipés de textes engagés et savoureux, tout en français, et d’un indéniable charme, malgré leurs accoutrements outrageusement hideux, les joyeux lurons d’Arseniq 33 font un ravage, et la foule danse, chante, headbang, thrash comme elle ne l’a jamais fait auparavant (jamais ce soir du moins). Moi qui ne connaissais le groupe que de nom, j’ai été agréablement surprise de les découvrir, eux et leur reprise si délicieuse de Ace of Spades de Motörhead, intitulée ‘L’as de pique’ et interprétée en français! Enfin pour moi, rien de plus marrant et savoureux que la traduction de bon vieux classiques dans notre belle langue de Molière!
Parlant de marrant, de savoureux et de langue de Molière, notre menu principal ce soir est bien évidemment les Ghoulunatics. Je ne sais même pas par où commencer, car une chose est sûre, s’ils excellent dans une matière cette gang de malades là, c’est l’art de l’entertainment, pardon pour l’anglicisme. Je pourrais passer des pages à énumérer toutes les conneries qu’ils ont fait sur scène, le nombre de débilités qui sont sorties de la bouche de Pat Mireault (vocal), le nombre de prouesses stupides que leurs fans ont accompli, mais bien franchement, ce qui arrive dans un party des Ghouls reste dans un party des Ghouls. Parce que plus qu’à une prestation live, c’est à un gigantesque party rocambolesque et fourni en anecdotes que le groupe nous convie à chacune de leurs sorties. De ce qui est racontable, mentionnons entre autre le fameux ‘wall de zombies’, un genre de ‘wall of death’ au ralenti, où les participants se mêlent et s’entrechoquent en tenant les bras droit devant eux, et en ayant l’air d’attardés mentaux (bref de zombies, quoi…). Notons aussi le cadeau de Noël qu’un fan se mérite pour avoir fait la connerie la plus monumentale: essayer d’embrasser Pat Mireault, et pas sur la joue, s’il est nécessaire de le mentionner. Le frontman se sauve des germes, mais doit, pour se défaire de cette emprise, céder le cadeau magnifique qu’il a en main à son assaillant : un beau débouche toilette tout neuf! Bravo, ‘el gros! Aussi faut-il mentionner la participation du chanteur d’Insurrection, affectueusement surnommé Le Roux, Stephane Jomphe de son vrai nom, ainsi que d’un maître dresseur de cloches bovines, cloche qui fît d’ailleurs une forte impression à Mireault, qui confisqua l’objet à celui qui tentait de l’emporter avec lui à sa sortie de scène.
La prestation s’éternise, dû aux MCs incessants et incessamment moins pertinents de Mireault, et par la fin de leur prestation, les musiciens sont tellement saouls qu’ils se rappellent à peine de leur prestation. Ils avaient promis de dépenser leurs profits en bière : promesse tenue, du moins en apparence! Aussi formé de Gary Lyons (bass), Pat Gordon (guitare), Brian Craig (drums) et Frank Dubois (guitare), les Ghoulunatics ont annoncé le 25 novembre dernier la fin de leur belle aventure, qui aura duré 14 ans, suite au départ annoncé de leur chanteur, l’infâme Pat Mireault. C’étais donc probablement une des, sinon la dernière fois que les Ghouls frôle les planches à Montréal, et ce fût un grand plaisir de partager ce moment avec eux. Souhaitons leur plusieurs belles années à venir, beaucoup d’autres brosses, et autant de lendemains. Prenons aussi l’occasion pour souhaiter un joyeux noël aux organisateurs de la soirée, Apocalypse Productions, ainsi qu’à toute l’équipe du Saphir, à tous les groupes et à tous les fans, présents ou non! Et tant qu’à y être, à VOUS, lecteurs! Joyeuses fêtes et puisse l’esprit des Ghouls remplir vos petits cœurs de monstres!
