Spectacle: 26 août 2008 au Medley de Montréal
Organisateur: BCI
Photographe: Meli Pilon
Compte-rendu: Sébastien Melancon

À peine entré en salle, le premier groupe commence : Profugus Mortis. Cette formation de folk québécois a su, sur album, nous offrir un matériel plus qu’intéressant et très élaboré (j’aime bien le violon; il ajoute une touche particulière à l’ensemble). Mais bon, ce soir la formation souffre justement de l’absence de cette touche qui, d’habitude, donne toute sa magie à ce groupe… Profugus Mortis livre tout de même une performance plus qu’énergique et occupe bien la scène, les musiciens nous remercient d’être là à moult occasions et ils offrent à la foule des bocks à bière en plastique à leur effigie. Nous avons bénéficié essentiellement de nouvelles partitions (absence de violoniste oblige), globalement intéressantes mais, tel que mentionné plus haut, avec un cruel manque… le violon ! Malgré mon amour de la scène québécoise, je ne peux encenser l’excellence de l’ensemble et je me dois de souligner que, sans violon, la formation perd presque son âme. Cependant, l’ouverture a su toucher la foule qui, dès la première note, a entamé un trash et l’a maintenu énergiquement jusqu’à la fin de la représentation.

Voici ensuite Warbringer… Formation originaire de Californie, âgée de quatre ans et qui, selon leur chanteur, nous offrait sa première performance à Montréal. Musicalement le genre se trouve quelque part entre le Speed, le Trash et le Death. Le public (comportant plusieurs fans) s’en est donné à cœur joie et la formation a livré un spectacle à la hauteur des attentes des plus exigeantes. De mon côté, je dois dire que la formation est un ensemble agréable; ils démontrent une forte complicité entre eux et se livrent à une belle occupation de l’espace scénique. Le point d’échange le plus fort entre la foule et la formation a eu lieu alors que le chanteur nous annonçait une chanson qui parle de leur culte du cannabis, sujet pour lequel Montréal aurait une réputation internationale et pour laquelle la foule s’est manifestée en scandant WEED WEED WEED WEED WEED, expression qui semble avoir totalement largué le chanteur (je crois que Weed, en dehors du Québec, ne veut pas dire grand-chose d’autre que « gazon »). Malgré tout, le spectacle a su préserver son ambiance et a honorablement pavé la voie à FINNTROLL.


Je crois que même un critique qui détesterait Finntroll ne pourrait pas démoniser un spectacle de cette formation. À chaque fois que je les ai vus performer, la soirée a été une réussite. D'abord, il y a quelque chose de sympathique à voir tous ces fans revêtus de fourrures, de kilts ou portant de jolis chapeaux de corne, ensuite leur musique est entraînante et festive; l’on ne peut y résister. Les voici lancés dans une fête finlandaise qui plonge l’ensemble de la foule dans une transe continue. Trollhammaren, Den Hornkrönte Konungen, Skogens hämnd, pour ne nommer que ceux-ci, sont des titres qui donnent la mesure de ce qu’ils ont à offrir à un public plus que réceptif. Pour ajouter à cette fête, l’un des guitaristes célébrait son anniversaire avec nous sur scène; celui-ci a eu droit à tout un transfert d’énergie, balancé par cette vigueur qui nous est propre. La formation a enchaîné succès sur succès jusqu’à la fin de la soirée.

Nous avons eu droit à deux pièces en rappel dont Försvinn Du Som Lyser. Dans l’ensemble ma critique reflète le plaisir que j’ai ressenti, mais aussi celui de toute une foule frénétique et plus que satisfaite. Finntroll n’est peut-être pas la formation la plus complexe au niveau musical (du moins parmi celles qui produisent des albums), mais il s’agit définitivement d’un groupe qui sait comment faire chauffer une salle et pousser l’envie de tous de faire la fête au maximum !