Spectacle: 3 août 2008 à l'Olympia de Montréal
Organisateur: RT PRO-MOTION
Photographe: Patryk Pigeon
Compte-rendu: Sébastien Léonard
Après le grand retour de Testament il y a un peu plus de 2 ans avec le line-up original, les voici de retour avec du nouveau matériel sous le bras. The Formation Of Damnation est loin d’être qu’un retour nostalgique, il est de la pure tuerie thrash comme on en avait entendu depuis longtemps. Le CD qu’on attendait plus d’eux. Mon intérêt envers le groupe est passé de la curiosité dû à la reformation (même s’ils n’ont jamais officiellement cessé d’exister) à une réelle passion, vestige de mon passé. Mais avant toute chose, il y a un autre gros nom ce soir,
Cryptopsy. Nos vétérans du death au Québec sont de retour avec un nouveau chanteur Mike McGachy et un nouveau disque The Unspoken King. Depuis que je m’investi dans le site MetalUniverse je ne me suis pas encore fait d’ennemies notables sur la scène métal d’ici. Il risque d’avoir un début à tout avec la révélation suivante : il n’y a pour moi que la période avec Mike DiSalvo qui soit vraiment intéressante. Pas que le reste du groupe perde toute crédibilité musicale sans lui, mais quelle voix horrible et sans intérêts a ce Lord Worm (toujours selon mon humble avis). Avec son retour en 2005, un désintérêt pour eux c’est alors emparé de moi. Il a été si fort que j’avoue n’avoir même pas porté une oreille sur leur petit dernier, même avec un nouveau hurleur au micro. C’est donc mon baptême ce soir. Le tout commence mal avec un soundcheck qui semble ne plus finir pour au final donner un résultat somme toute approximatif. L’intro It’s Dinner Time démarre le show de courte duré qui sera servi par un mixte sonore au drum beaucoup trop fort et au son de guitares qui ressemble plus en un grichage continu qu’a autre chose. Est-ce ce même problème qui rend les vocaux aussi inaudibles? À chaque partie de chant en background du guitariste Alex Auburn, j’ai envie qu’il garde le micro. Même si le nouveau a plus de registres que son prédécesseur, tout est dans la gorge. C’est sûr que tous les musiciens sont toujours aussi techniquement impressionnants, Flo à la batterie en tête de liste, mais pour quelqu’un comme moi qui ne connais pas la moitié des tounes, je ne suis pas transporté. Du côté de la foule, seuls quelques irréductibles forment tant bien que mal un mosh pit digne de ce nom et la majorité se demande ce qu’un groupe aussi extrême fait en première partie d’une légende du métal des années ’80-’90. Je trouve même monsieur McGachy courageux d’oser demander un ‘‘wall of death’’ à une foule aussi amorphe. Il a toute foi eu raison de mon opinion à la vue de c’est deux groupes de métalleux ce rentrant dedans avec une violence inouïe. Ils s’excusent d’un set aussi court et nous quittent en nous invitant venir les voir au Summer Slaughter tour. Pour réduire les chances qu’un fan de Crypto fasse mettre ma tête à prix, j’ai écouté leur nouveau disque (en écrivant cette chronique) et j’ai trouvé le résultat mieux que ce que j’ai vu sur stage. Je vous en reparle justement après leur prochain passage à Montréal.
Même si les techniciens s’activent sur scène comme de fourmis pendant plus d’une demi-heure, dès les premières notes de
Testament le son est plus mauvais que jamais. Même si les gars ont la pêche et le sourire aux lèvres et que le trio que forment Over The Wall, Into The Pit et Practice What You Preach emballe les admirateurs, on entend à peine la voix et seuls le drum et les aiguës sortes du lot. Dommage, car la foule semble se réveiller et le thrash est déjà plus fourni que précédemment. Il faut attendre The New Order pour que les choses rentrent dans l’ordre. Le son ne va aller qu’en s’améliorant, non sans les plaintes répétées au soundman de la part de Chuck. Le groupe garde son énergie et tente de continuer comme si de rien n’était. Viennent finalement des pièces du dernier album avec More Than Metts The Eye et Henchmen Ride. Ils passent comme des poissons dans l’eau parmi les classiques, comme quoi je ne suis pas le seul à apprécier leurs nouveaux stocks. Comme pour balancer les choses, ils nous sortent deux titres plus anciens avec The Legacy qui suit Apocalyptic City qu’ils n’ont pas joué depuis des lustres. L’effet est retentissant, car le mosh semble plus intense qu’il ne là été jusqu’ici. Alex Skolnick est un guitariste au solo fluide exemplaire. Il semble si heureux d’être là qu’on peut facilement croire qu’il est revenu pour les bonnes raisons. Sur une note plus personnelle, je suis réjoui d’entendre que l’excellent album The Gathering n’est pas mit de coté avec D.N.R. et 3 Days In Darkness qui permet à Paul Bostaph de montrer qu’il peut exécuter le style plus rapide de Dave Lombardo qui avait pris sa place sur celui-ci. Toutefois, c’est un drôle de choix que de finir la prestation avec des titres loin des classiques de la formation d’origine. Les fans présents étant sans doute majoritairement là pou ça. Comme monsieur Billy nous invite, on réclame un rappel où ils y vont avec The Preacher, Alone in the Dark et Diciples Of The Watch comme pour répondre à mon commentaire. Belle fin en puissance pour un show qui m’a semblé trop court quand on a une discographie comme la leur. The Ritual, Soul Of Black et Practice What You Preach n’ont été qu’effleurés et, contradictoirement, j’aurais aimé plus que trois titres du dernier (ils ont aussi joué la pièce titre). Sans compter que le sous-estimer Low n’est jamais été abordé. Je suis peut-être trop difficile? Car malgré leur âge il reste des bêtes de scène non négligeables et ils ont su gérer les problèmes sonores qui les ont affligés ce soir comme de vrais professionnels. Comme quoi rien ne vaut l’expérience. Vivement de les revoir bientôt.