Spectacle: 23 avril 2007 au Métropolis à Montréal
Organisateur: BCI
Photographe: Patryk Pigeon
Compte-rendu: Sébastien Léonard
À l'arrivée au Métropolis, on voit immédiatement qu'un groupe québécois a la tâche d'être les premiers à réchauffer la salle car, même si elle est loin d'être à pleine capacité, beaucoup de personnes sont là pour accueillir le célèbre groupe local qu'est Kataklysm. Ils entrent sur scène en interprétant ''Like Angels Weeping'' de leur dernier album en date, ''In The Arm Of Devastation'', qui aura la part belle de leur courte prestance. Comme à leur habitude, le groupe est servi par un son puissant qui laisse la place à chaque instrument de s'exprimer sans jamais noyer le chant. Sans être la formation qui se déplace le plus sur le stage, chacun est fidèle au poste, comme un soldat, prêt à livrer la marchandise. Ce qu'ils font avec brio pendant six chansons, laissant une partie de la foule espérer de les réentendre jouer ''As I Slither'' et ''To Reign Again'' dans un plus long set le plus tôt possible.
Le groupe de l'ancien Coal Chamber Dez Fafara, Devil Driver, a la lourde tâche de monter la barre plus haute, ce qui ne sera malheureusement pas le cas. Servis par un son légèrement plus brouillon que leurs prédécesseurs et accompagnés d'une attitude d'éternels frustrés, leur prestation en déçoit plus d'un. Non pas que les compositions manquent d'agressivité, mais de la pièce ''End Of The Line'' jusqu'à la fin de leur show, les morceaux ne font pas mouche comme sur leur excellent dernier album et donnent tous l'impression de se ressembler l'un l'autre. Mention spéciale au chanteur qui réussit quand même à faire créer le plus gros ''circle pit'' de la soirée.
Unearth, un des leaders de la scène hardcore mélodique américaine, arrive sur scène quelque temps plus tard avec une fougue peu commune. Mais à l'inverse de plusieurs formations, ce sont les musiciens qui courent d'un bord et de l'autre de la scène autour de leur frontman qui reste bien au centre. Le guitariste, après nous avoir aspergés d'eau, va même jusqu'à nous rejoindre pour un petit peu de body surfing. Pour le malheur de plusieurs fans présents (dont moi-même), toute cette énergie est en partie gâchée par un son des plus désagréables. Avec les aiguës beaucoup trop élevées et le mix brouillon à souhait, les efficaces ''Sanctity Of Brothers'' et ''March Of The Mute'' de plus que le classique ''Zombie Autopilot'' ne sont pas servies à leur juste valeur. Les nombreux admirateurs du groupe, trop heureux de voir leurs idoles se tuer à la tâche, n'en ont que faire et se démènent démentiellement sur le parterre. Ces problèmes sonores empêcheront sûrement le groupe de faire le plein de nouveaux fans, ce qui est fort dommage étant donné la qualité de celui-ci.
Voici donc arrivé le temps des maîtres de cérémonie qui sont fort attendus par les spectateurs, qui ne manquent pas un instant de démontrer leur impatience. Dès les premières notes émanant de leurs instruments, à la suite de l'intro orchestrale de circonstance, on sent tout de suite que la foule est gagnée d'avance. Des ''Hey, Hey, Hey'' se font entendre à la simple demande de Shagrath qui y prend un malin plaisir. Dimmu Borgir est de ces groupes qui émanent une impression de puissance, surtout due à leurs accoutrements et à la présence de leur bassiste géant en la personne de Vortex, avec sa voix des plus épiques. De toute cette aura ils auront bien besoin, car l'éclairage est d'une simplicité déconcertante pour un groupe de cette envergure et le spectacle est dépourvu de toute théâtralité à l'exception des maquillages. Mutis est tellement effacé derrière ses claviers que le son en retrait de ceux-ci nous fait parfois oublier sa présence, tout comme le petit nouveau, tout aussi invisible derrière son drum, néanmoins beaucoup plus audible dans le mix. Mais trêve de critique, les monumentales ''King of The Carnival Creation'' et ''Cataclysm Children'' fouettent la foule qui en redemande et, à la réaction de celle-ci au nouveau morceau ''The Serpentine Offering'', on est convaincu que plusieurs ont déjà le futur album en leur possession. Tout au long de la soirée, Dimmu prouve qu'il est capable, sans surprendre, de nous donner un show ô combien efficace. Dès la première note de ''Hybrid Stigmata - The Apostasy'', on sent toutes les personnes présentes prêtes à leur donner tout ce qui leur reste d'énergie avant de repartir totalement vidées, mais des plus satisfaites, jusqu'au prochain rendez-vous où les norvégiens viendront défendre leur disque à sortir.
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